Bénin: Le pays appartient à nous tous

Etoile rouge

Maintenant que l’Etat, dans sa continuité, semble enfin décidé à trouver une solution au manque de couverture sanitaire et vieillesse de ses administrés par le biais du Programme susvisé, la vigilance du peuple est de mise pour ce qui sera des conditions et des modalités de cette protection sociale afin qu’il ne se retrouve pas le dindon de la farce ; tant il a écopé de l’incurie de l’Etat en la matière. Il ne peut souffrir que’, de surcroît, l’on le maintienne à l’écart de l’élaboration du projet visant à y remédier.

Une tentative de réparation d’un crime abject d’Etat

Lorsque l’Etat a eu le courage de laisser mourir son peuple depuis toujours ; lorsque les différents directeurs généraux qu’il a nommés à la tête de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale ainsi que les conseils d’administration qui les ont accompagnés, ont manqué de mettre dans leurs esprits,le brin d’intelligence qui convenait pour inventer un système de protection sociale universelle en faveur de l’ensemble des citoyens des secteurs formel comme informel ; lorsque ces messieurs ont commis impunément un déni de droit en ne remplissant pas la tâche de protection sanitaire de tous les citoyens à eux, pourtant formellement assignée par décret pris en conseil des ministres le 21 mars 2003, ayant probablement trouvé la chose hors de leur portée et trop difficile à réaliser pour leurs capacités de gestionnaire; lorsque les personnes qui sont censées représenter le peuple ont failli à leur devoir en se faisant complice de cette situation pour n’avoir jamais interpellé le gouvernement sur la question ; lorsque notre Conseil Economique et Social ne semble s’en être jamais préoccupé alors qu’il lui revient de faire au gouvernement des recommandations tendant à améliorer le bien-être des citoyens, l’on peut dire, sans nuance et sans ménagement, qu’il s’est bien agi d’un crime parfait d’Etat pour n’avoir jamais assuré la protection sanitaire du gros son peuple depuis qu’il exerce sa souveraineté.Crime par inaction des institutions étatiques d’un côté, mais aussi crime de conséquence de l’autre, en ne laissant à ce peuple d’autre choix que de devoir son salut à l’utilisation empoisonnante des médicaments à l’étalage.Et lorsqu’en revanche, l’on entreprend de remédier à un tel crime de société, l’on ne peut se permettre de le faire en catimini. L’on n’en a tout simplement pas le droit.

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La nécessaire consultation du gros du peuple

Sous divers coups de boutoir, les candidats à la Présidence de la République ont dû prendre des engagements en matière de protection sociale au cours de la campagne électorale, comme jamais auparavant. A son avènement, le Président Talon, joignant le geste à la parole a initié, avec grand bonheur, le Programme d’Assurance pour le Renforcement du Capital Humain avec une composante assurance maladie et retraite. Mais il est de notre opinion que pour régler, une fois pour toutes, et correctement ce problème de protection sociale, il convient d’associer le gros du peuple qui a souffert effectivement de son manque. La chose ne peut être réglée dans le cadre feutré des seuls fonctionnaires qui ne peuvent prendre la mesure du drame et qui peut-être pourront céder à des intérêts obscurs incompatibles avec les intérêts du peuple.C’est lui, le gros du peuple qui en a souffert et qui en a gros sur le cœur. Il n’est tout simplement pas convenant et il est tout à fait immoral qu’il ne soit pas, d’une manière ou d’une autre, associé à l’équipe chargée de faire des propositions au Chef de l’Etat.

N’est-ce pas que l’on n’a pas hésité à mettre sur pied une commission élargie, dépassant le cadre des départements ministériels concernés,lorsqu’il s’est agi de réformes institutionnelles ; et pourquoi n’en serait-il pas de même pour l’amélioration du bien-être des citoyens ? Il y a va de la confirmation du redressement de l’image sociale du Chef de l’Etat amorcée ces derniers temps. .

Ce pays appartient à nous tous

Le corollaire de l’axiome est que l’Etat se doit de tenir compte des opinions du peuple, mais aussi que tout citoyen devrait se convaincre du fait qu’il a, à sa manière, une partition à jouer au sein de la nation. A tout Seigneur tout honneur,commençons par reconnaître que ce fut le Premier Ministre Pascal Iréné Koupaki avec qui nous n’avions aucune accointance alors, qui, le premier nous a a prodigué ses encouragements pour les réflexions que nous menions sur les questions afférentes à la gestion de la cité. Nous lui savons profondément gré et lui sommes redevables de notre ténacité. En ce qui concerne la protection sociale au sens large du terme, nous avons eu l’honneur de répondre à l’invitation de madame la Ministre de la Famille, des Actions Sociales, de la Solidarité Nationale, des Handicapés et des Personnes du Troisième Age, du deuxième gouvernement du Président Yayi Boni, pour échanger sur nos écrits relatifs aux personnes du troisième âge et à la politique de solidarité nationale.

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Il nous plait de rappeler que c’est à la suite des idées que nous avons émises au cours de la campagne présidentielle sur la situation faite à la classe des personnes âgées, qu’il a été décidé d’intégrer pour la toute première fois de notre histoire politique, les personnes du troisième âge à l’intérieur d’une structure gouvernementale et de créer au sein de cette structure une direction spécifique les concernant.Nous en avions tiré grande satisfaction et nous sommes comblés d’avoir inspiré le gouvernement.

Nous nous sommes également entretenus avec madame la Ministre de la nécessité de mettre sur pied une politique de solidarité nationale que nous défendons depuis un certain temps déjà et qui, à notre sens, devrait être la pierre angulaire de toute politique de protection sociale. Nous avions, alors, envisagé ensemble les possibles manières de la mettre en pratique par son département. C’est ainsi qu’a été organisée,dès 2011au plan national,la quinzaine de solidarité pour venir en aide aux plus démunis d’entre nous, par prélèvement de 25 francs CFA sur les redevances des abonnés GSM pendant 15 jours.

Puis dans la foulée suivirent, avec des fortunes diverses il est vrai, d’autres campagnes de mobilisation. La plus opérante a été celle des 120 jours pour équiper nos hôpitaux et centres médicaux, qui aurait pu être le bon prétexte pour asseoir une politique de solidarité nationale, mais l’Etat a loupé le coche. Et nous écrivions alors : « Cette initiative des120 jours est restée sans lendemain, déjà oubliée malheureusement comme c’est toujours le cas dans notre pays où nous ne cherchons pas, vraiment, à capitaliser les événements et les acquis.Nous venons de manquer l’occasion rêvée de définir une politique de solidarité nationale ».

Toutefois cette campagne menée rondement avait fait boule de neige. Aussi avons-nous connu par la suite les 100 jours du Ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle pour équiper nos centres de formation technique restés sans grand retentissement, il est vrai. Et,juste pour mémoire, les ‘’90 jours pour rétablir la sécurité dans le pays’’ du Ministre de l’Intérieur.

N’ayant pas grand-chose à voir avec le sujet dont il est question dans la présente réflexion, néanmoins utile pour démonter, une fois de plus que ce pays devrait appartenir à nous tous et que nous ne devrions d’aucune manière nous encombrer de quelque complexe à exprimer nos idées haut et fort même ramant à contre-courant, nous vous rapportons ce qui suit. A un moment où personne n’en avait fait état et que l’on devait nous prendre pour un rêveur, nous avions, anticipant sur l’élection présidentielle de 2016, posé dès juin 2014,à toute force,l’idée d’un face-à-face télévisé des deux candidats qui seront retenus à l’issue du premier tour du scrutin, comme cela ne s’était jamais réalisé chez nous.

Ce fut à la faveur d’un article intitulé Accession à la Magistrature Suprême : les qualités requises pour le prochain Président de la République. Nous promouvions alors, la candidature de monsieur Pascal Iréné Koupaki fondateur de l’idéologie Nouvelle Conscience. Ce face-à-face a effectivement eu lieu à notre grande satisfaction et nous l’avions qualifié, en son temps, d’héritage démocratique de fin de règne du Président Boni Yayi. Nous nous devons, toutefois, de savoir gré, au passage, à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication d’avoir entériné notre idée deux bonnes années plus tard et réussi, en sa qualité d’instance politique, à la faire admettre aux candidats à la fonction suprême. En politique,l’idée n’est pas une marque déposée, mais il est de bonne guerre que celui qui l’a eue, le premier, veille au grain pour en garder la paternité devant l’histoire.

En ce qui concerne la protection sociale universelle proprement dite, à savoir l’assurance risque maladie et l’assurance retraite, nous entretenons la réflexion depuis Mai 2010 en essayant , de tout notre soûl, d’y sensibiliser et d’en convaincre les décideurs, que ce soit par des articles de presse sans désemparer, que ce soit sur les ondes CAPP FM et radio Tokpa ; que ce soit sur les chaines de télévision Canal 3 et Golf FM. Il est donc légitime que nous nous invitions dans le débat, puisque les autorités n’ont pas jugé utile de nous y convier.

Nous avons exprimé nos convictions en maintes et maintes occasions fondées essentiellement sur l’esprit de solidarité, l’égalité de tous les citoyens devant la maladie, le rejet systématique de toute idée de soins primaires ou de base, la prise en compte de toutes les catégories de maladies, l’absence totale des subventions de l’Etat, le principe des primes proportionnelles à la situation sociale de chacun et fondées sur une taxe uniforme sur un produit que tous les béninois consomment sans exception et sur l’ensemble du territoire. La collecte des taxes sera faite par les services compétents des impôts et reversées directement et intégralement à l’organe qui gérera les risques en question, en les soustrayant du principe de non affectation des ressources.

Le statut juridique de la société gestionnaire sera un office doté d’une personnalité morale et de l’autonomie financière exerçant sous le contrôle technique permanent des services étatiques compétents et d’audits externes périodiques ainsi que le regard de la chambre des comptes. La protection sociale est un devoir d’Etat et la Constitution de notre pays stipule en son article 26 que l’Etat protège la famille et particulièrement la mère et l’enfant.

Et l’on devrait prendre garde, lorsque le Chef de l’Etat nous confie l’élaboration d’une réforme qu’il souhaite faire, de mesurer la lourde responsabilité que nous prenons devant l’histoire surtout lorsqu’il s’agit de la vie des gens ; nous n’avons pas le droit de nous tromper, mais il est vrai que lui seul répond de la qualité de l’équipe qu’il a commise. Pour en avoir le cœur net, nous avons entrepris de prendre langue avec les personnes susceptibles de nous donner la bonne information sur la manière dont les deux volets de la protection sociale du Programme Assurance pour le Renforcement du Capital Humain sont traités.

Nous serons alors à même de la répercuter sur le peuple incessamment. En tout état de cause, nous réitérons l’idée et avertissons d’ores et déjà qu’il serait mal venu, injuste, immoral et malsain de maintenir le gros du peuple à l’écart du traitement des deux volets de la protection sociale et de faire le travail en catimini au risque de léser ses intérêts une fois de plus et de trop.

Ambassadeur Candide Ahouanou (contribution)

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