L’opinion attend avec impatience le dénouement de ce procès qui permettra de mettre en évidence l’indépendance de la justice tant les voix s’élèvent, arguments à l’appui pour dénoncer l’iniquité de la procédure depuis la phase préliminaire des enquêtes.C’est l’un des procès les plus suivis qui concerne la lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption est-elle une opération de chasse aux sorcières, un programme de règlement de compte ou d’anéantissement des adversaires politiques redoutables ou est-elle réellement une véritable campagne d’assainissement des mœurs ?
Voilà des questions auxquellesle dénouement du procès de Laurent Mètongnon et de ses co-accusés, permettra d’apporter des réponses. Ce procès qui est reprogrammé pour ce mardi 13 mars 2017 sera particulièrement suivi après la séance du 30 janvier 2018 qui n’a pas pu se tenir pour cause de grève dans le secteur de la justice. Les avocats de la défense affirment garder leur sérénité quant à la suite du procès. Ils soutiennent que si la justice dit le droit et rien que le droit, ils n’auront pas de soucis à se faire.
L’enjeu du procès
Ce procès met en opposition l’accusation représentée par le procureur de la république et la défense constituée des avocats des accusés. Le procureur entend apporter les preuves que les placements à termes qui ont été effectués par la Cnss auprès de la banque internationale du Bénin, l’ont été au moment où ladite banque était faillite. Il entendra déduire que ces placements ont été effectués dans le seul but de percevoir des rétro- commissions. Il s’appuiera sur le témoignage d’un co-accusé qui a reconnu lors des enquêtes préliminaires, avoir distribué 71 millions Fcfaaux membres du conseil d’administration d’alors. Il a reconnu aussi avoir remis par personne interposée, 2.5 millions Fcfa à Laurent Mètongnonavec une palette de bouteilles de champagne. Si jamais ces preuves sont apportées en passant par l’audition des témoins de l’accusation, le procureur pourra alors déduire la culpabilité des mis en causes. Mais il rencontrera sur le chemin de sa démonstration, la réplique de la défense.
La défense en effet, entend relever d’abord au niveau de la forme quelques d’irrégularités. Ils ont relevé la première irrégularité au niveau du rapport de l’Inspection général des finances, présenté en conseil des ministres. Lequel a fondé la décision de poursuites judiciaires de ce même conseil des ministrescontre les mis en causes. La défense a déjà aussi dénoncé lors des enquêtes au niveau du parquet, le fait que leur client Laurent Mètongnon, bien que réunissant toutes les preuves de représentation, n’ait pas été autorisé à comparaitre libre. La défense a depuis regretté qu’un procès de flagrant délit, ait été programmé plus d’un mois après. Ils avaient à l’occasion cité l’article 402 du code de procédure qui parle de l’audiencela plus proche ou au plus tard dans les 72h. Cette programmation de ce procès du 23 novembre 2017, avait été considérée par la défense comme un moyen de maintenir en détention leur client.
La défense s’est aussi déjà étonnée de constater qu’alors que les décisions du conseil d’administration se prennent de façon collégiale, que certains membres dudit conseil n’aient été ni entendus ni détenus dans le cadre dudit procès. La défense est convaincue de prouver que la Bibe au moment où les dépôts à termes ont été placés, n’était plus en faillite. Que les administrateurs ont fait ces dépôts sans attente de contrepartie et qu’ils n’ont pas perçu de rétro-commissions. Il sera intéressant de suivre ce procès avec toute objectivité et laisser la justice suivre son cours. Il faut inviter ces personnes qui ont des appréhensions sur le juge Rodolphe Azo célèbre pourson non-lieu sur l’affaire Ppea2 , par le fait qu’il a été réhabilité par la Cour constitutionnelle, après avoir été récusé par les accusés, ne signifie pas que cet antécédent inclinera son objectivité et son intime conviction dans la conduite de ce procès
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