Bénin : Le premier faux pas de Cyr Koty à Lokossa

Annoncé à grand renfort de communication au lendemain du soulèvement des populations de la ville de Lokossa contre l’entreprise Ebomaf en charge de la construction de la route Comé-Lokossa-Dogbo, le ministre en charge des infrastructures et des transports Cyr Koty, dont la visite du vendredi 02 Mars 2018 était annoncée pour décrisper la tension sociale, n’a pas satisfait l’attente générale. Pris en étaux par une population en furie et exaspérée du fait des manquements de l’entreprise Ebomaf sur cette route, le ministre Koty s’est précipité de quitter le chantier routier de Glo-Gbonnou à Lokossa, grâce à la diligence des forces de la police républicaine.

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C’est au soir du mercredi 21 Février 2018, jour du blocage de la route nationale 2 par la population de Lokossa, et ce suite à une réunion de crise tenue autour du préfet Komlan Zinsou, que la décision de saisir le ministre en charge des infrastructures et des transports aux fins de trouver une sortie de crise à été convenue par les frondeurs, l’entreprise Ebomaf et la délégation préfectorale. Cette décision a suscité une lueur d’espoir chez la population qui entrevoyait prendre langue avec l’autorité politique en charge des travaux. Une espérance qui s’est assez vite muée en illusion, car la délégation ministérielle composée des honorables députés Dakpè Sossou et Rosine Dangniho, élus de la 18e circonscription électorale, le préfet du Mono, les responsables d’Ebomaf et le maire de la ville de Lokossa, a fait option de constat au lieu d’échange tant annoncé.

Partie de Comé, la délégation ministérielle a visité le chantier routier de COLODO à Houéyogbé, Athiémé et Dogbo en passant par Lokossa, principal foyer de la contestation de la qualité des travaux. Attendus pour 9h, c’est au crépuscule que le ministre Koty et sa suite font leur apparition au carrefour Glo. Aussitôt descendu du véhicule, une foule immense s’est ruée vers le prétendu sauveur du « défunt carrefour Glo ». Dans la foulée, l’honorable Dakpè Sossou expose au ministre en charge des infrastructures et des transports la situation sur place, objet du mécontentement populaire. Il n’en avait pas encore fini, que déjà des voix têtues se font entendre dans la foule pour exiger au ministre Koty d’écouter l’honorable Rosine Dangniho, dont la version de « l’histoire » serait dénuée de toute farce. Le ton est monté d’un cran de part et d’autre. « C’est toi qui a vendu le carrefour Glo à Ebomaf » scandent quelques jeunes à l’endroit du député Dakpè Sossou.

Ces derniers avancent que le projet de construction de la route Comé-Lokossa-Dogbo a été adopté par Dakpè Sossou alors qu’il était maire de la ville. Par conséquent c’est le seul responsable de la substitution dudit carrefour. L’adrénaline gagne les partisans des deux honorables députés.

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Puis, un certain Lakou Nicolas avançait malgré la présence du ministre et des autorités politiques et administratives, des propos discourtois et injurieux à l’endroit de l’honorable Dakpè SOSSOU. Pour l’indélicat, c’est Dakpè SOSSOU qui a « vendu » le carrefour Glogbonou, pendant qu’il était maire de la Commune de Lokossa. Et le sieur Lakou voulait même en venir aux mains. La député Rosine DAGNIHO qui s’est invitée aux côtés du ministre, affichait à ce moment un sourire qui a frisé une complicité, surtout que le sieur Lakou Nicolas est l’un de ses proches collaborateurs politiques, a mentionné la cellule de communication de l’honorable Dakpè Sossou au lendemain de la visite manquée de Cyr Koty.

Face à cette situation, le ministre en charge des infrastructures et des transports n’a pas trouvé d’autre alternative que de se frayer un passage au milieu de ces populations grâce à un cordon de sécurité des éléments de la police républicaine, afin de poursuivre sa mission.

Le silence coupable de Cyr Koty à Lokossa

Une certaine communication avait entretenu dans l’opinion publique que le ministre en charge des infrastructures et des transports venait porter aux populations le message de la restauration du carrefour Glo en sens giratoire, au détriment du tournant construit en toute hâte par l’entreprise Ebomaf. Mais face à l’escalade verbale dont il a été le témoin, le ministre Koty a préféré fuir que de faire face à la réalité. Il a préféré laisser derrière lui une ville fracturée et fragilisée.

À cette allure, rien n’augure d’un revirement de situation au profit des riverains du carrefour Glo à Lokossa

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