Le Président Patrice Talon a reçu le samedi 03 mars 2018 au Palais de la République, un groupe de femmes des marchés de Cotonou. Des échanges, il est à noter que le chef de l’Etat a encore déçu les femmes, lorsqu’il a évoqué la question de la retenue sur salaire des fonctionnaires de l’Etat pour fait de grève. Ces femmes ont d’ailleurs ouvertement affiché leur désapprobation, et ont demandé au Président de surseoir à cette décision. Mais le chef de l’Etat a choisi le chemin de l’impasse.
Depuis l’avènement du régime de la rupture à la tête de l’exécutif au Bénin, le mécontentement des femmes ne cesse de monter dans le pays. La crise économique, financière et commerciale que traverse actuellement le Bénin, est en grande partie due à l’opération de déguerpissement sauvage et sans accompagnement des victimes des abords des voies publiques.
Les femmes béninoises sont les plus grandes victimes et plus durement touchées. Les activités de ces dames ont été saccagées ainsi que leur patrimoine financier. Ainsi, la désolation et la misère se sont installées dans leur vie, malgré les cris de détresse qui se sont généralisés dans le pays. Malheureusement, le Président Patrice Talon et son gouvernement sont restés insensibles à la peine des femmes qui ne demandaient qu’à trouver un espace pour reprendre leurs activités afin de s’occuper de leurs familles.
Le Président de la République n’avait auparavant voulu rencontrer les femmes pour leur apporter un apaisement nécessaire. La marche interdite récemment sur la présidence de la république initiée par le Comité National des Revendeurs, Vendeurs et Artisans du Bénin (CONARAB), dirigé par Madame Thérèse Wahounwa, et le Mouvement des Femmes pour la Liberté au Peuple et le Progrès Social (MFLPS) de Madame Mathurine Sossoukpè, a tiré le chef de l’Etat de son indifférence. Mais en lieu et place de femmes victimes de la brutalité des déguerpissements, c’était plutôt des femmes majoritairement acquises à la cause de Talon qui ont été invitées au Palais de la République le samedi dernier.
La déculottée de Talon
Lors de la rencontre, le chef de l’Etat vantait toutes ses capacités et ses qualités à changer la vie des femmes des marchés du Bénin, et par ricochet la vie de tous les Béninois. Il allait de promesses en promesses, démontrant qu’il est le meilleur et le seul homme capable de transformer le Bénin à l’image de Singapour… sur les trois années qui lui restent encore à passer au pouvoir. Patrice Talon dans un fastidieux discours, affichait sa ferme volonté à combattre les mouvements de grève en cours dans le pays. Mais les femmes ont vite compris la stratégie du chef de l’Etat qui consistait à les embobiner afin de les retourner contre les fonctionnaires en situation de débrayage dans le pays.
L’éloquence de Talon n’a pas emporté l’adhésion les femmes, et même les rares applaudissements étaient plutôt sans enthousiasme. Talon a essuyé une vraie rebuffade, lorsqu’il a tenté de justifier les défalcations sur salaire pour fait de grève. Le désaveu infligé par les femmes au Président Talon était si cinglant, que le compétiteur né était obligé d’aller d’abord s’asseoir pour reprendre du souffle et retrouver ses esprits. Malgré ce vif mécontentement exprimé par les femmes, le chef de l’Etat se croyait toujours sur le droit chemin, il se comportait comme jupiter… seul à avoir raison devant toutes sortes de situation.
Les femmes lui ont suggéré d’abandonner cette idée de défalcation pour ramener le calme et la sérénité au sein des travailleurs de l’Etat. Mais le Président de la République n’a pas totalement accédé aux doléances des femmes. Sa véritable erreur au cours de cette séance a été de vouloir humilier coûte que coûte les fonctionnaires en grève, en les faisant passer pour des antipatriotes en quête des facilités et des faveurs de l’Etat. Et pourtant, le Président de la République n’est pas sans savoir que ses interlocutrices sont des amies, des sœurs, des épouses et des mères de fonctionnaires dont les salaires ont été sauvagement ponctionnés par le gouvernement.
Plusieurs de ces femmes ont pu prospérer dans leurs affaires grâce aux salaires de ces fonctionnaires que le chef de l’Etat est en train de vilipender depuis quelques jours. Patrice Talon envenime ainsi au quotidien la crise sociale qui secoue actuellement le Bénin. Il refuse d’avancer et de faire prospérer le pays, et le « one man show » qu’il a organisé face aux femmes des marchés l’a plutôt tourné en dérision. Espérons qu’il saura en tirer leçon
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