La rentrée politique du Bmp qui s’est déroulée le mardi 27 février 2018 à l’Hôtel Azalaî de Cotonou, a donné l’occasion d’observer des signes annonciateurs du séisme au sein de ce bloc. Sur les 60 députés environ que compte ce regroupement, c’est seulement 15 députés au plus qui ont pris part à cette sortie médiatique. Ce qui a été le plus le frappant, c’est l’absence des 4 ténors du groupe dont 3 anciens présidents du parlement et l’actuel président de l’Assemblée nationale. Toute chose qui amène à penser qu’il y a une ébullition interne du magma au-delà des apparences qui projettent un semblant de cohésion.
Le congrès à succès des Fcbe des 10 et 11 janvier à Parakou au terme duquel l’alliance s’est muée en un seul grand parti politique a suscité des émules. Parmi les concurrents les plus affichés, il y a les députés membres du bloc de la majorité parlementaire, qui se présentent comme des alliés politiques du gouvernement.
Ces derniers ont organisé une conférence de presse le mardi 27 février 2018 à Cotonou pour opiner sur quelques faits d’actualité. Mais le coordonnateur du Bmp, l’He Jean Michel Abimbola a souligné que cette activité méritait surtout d’être considérée comme la rentrée politique de ce bloc parlementaire. Et pour une rentrée politique, on se serait attendue que les organisateurs parlassent de ce bloc qui a un acte de naissance opaque.
S’il est vrai que les membres sont tous des députés, il reste qu’on ne connait pas la logique qui sous tend leur regroupement au-delà de dire qu’ils soutiennent tous le chef de l’Etat. On aurait aussi attendu de voir un nombre important de députés prendre part à cette rentrée politique. Mais c’est à peine 15 députés qui ont répondu à l’appel sur les 60 qui constitue le bloc. On répondra certainement que le fait que le parlement soit hors session, a entrainé le déplacement de plusieurs d’entre eux.
Les prémisses du délitement interne
Mais un tel argument serait fallacieux parce que la rentrée politique d’un regroupement ou mouvement politique est un moment très important pour lequel la présence de tous les membres est requise et plus encore des figures de proue.
Et ici, ce sont justement les membres qui doivent apporter leur caution par leur présence à cette activité, qui ont brillé par leur absence. Il s’agit des trois anciens présidents du parlement : Bruno Amoussou, Mathurin Nago et Idji Kolawolé et de l’actuel président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji. L’absence de ces quatre veilles gardes de la politique en général et du Bmp en particulier, peut renseigner sur les contradictions internes que connaît ce regroupement politique.
Même si on venait à avancer l’argument de voyage, l’absence des ces quatre personnes ressources du bloc, interpelle à défaut d’inquiéter. La première grille d’analyse s’oriente vers la constitution du présidium essentiellement composé des cinquantenaires comparés à ces quatre autres qui sont octogénaires. Plus encore, le coordonnateur de ce bloc en la personne de l’He Abimbola est à tout le moins curieux.
Un avenir incertain
Connaissant bien les quatre dinosaures politiques, on ne les voit pas accepter tous d’être dirigés par leur cadet social et en expérience politique qu’est Abimbola. En donnant même raison à ceux qui soutiennent que dans la constitution du bureau de ce bloc, ces quatre ténors de la politique ont été faits présidents d’honneur, il restera à nous convaincre du pourquoi même un seul d’entre eux n’a pas voulu honorer cette activité ?
C’est pour cela qu’il est permis d’avancer l’hypothèse de la frustration de ces derniers. Il se susurre à propos que celui à qui ils apportent leur soutien, serait dans la dynamique d’inviter ces anciens barons à prendre une retraite politique dorée et honorable pour laisser éclore une nouvelle classe politique. Certains analystes soutiennent que ces dissensions au sein du Bmp iront grandissantes lorsque viendra l’heure de positionner des candidats de la mouvance sur les listes électorales.
Certains prêtent au Prd, l’ambition d’évoluer en solitaire surtout au niveau sa base électorale traditionnelle. Mais en fait tout cela était prévisible puisque les conditions d’avènement du Bmp sont accidentelles dues au rejet du projet de révision de la constitution. C’est donc un regroupement hétéroclite de députés qui ne partagent ni la même vision idéologique ni les mêmes ambitions de gouvernance.
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