Masa 2018 : qui veut saboter la politique culturelle et touristique de Talon

Alors que les préparatifs vont bon train au niveau des artistes, tout est encore à la traîne dans l’administration publique en termes de dispositions à prendre pourassurer une présence totale du Bénin à la prochaine édition du Marché des arts du spectacle africain (Masa), qui s’ouvre le 10 mars prochain à Abidjan.

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J-8 pour la grande messe des arts dans la capitale ivoirienne. L’édition 2018 du Marché des arts du spectacle africain (Masa) sera du 10 au 17 mars prochain. Le Bénin s’y est annoncé avec quatre spectacles. Ce sont -«Les intrépides» du groupe de ballet Ashakata, « Zokwezo » de la compagnie Les Diseurs de vérité, le concert du groupe de Salsa 10 Volts retenus par appels à candidature, et la pièce «Kondo, le requin » de Jean Pliya mise en scène par Tola Koukoui, avec une cinquantaine de comédiens.

C’est une pièce identitaire qui résume la créativité, la bravoure et l’histoire du peuple africain dans la résistance africaine à l’invasion coloniale, avec comme personnage principal le roi Gbéhanzin. Elle est programmée en témoignage de la personnalité et de la valeur culturelle que représente ce metteur en scène béninois pour le théâtre, mais aussi pour les arts et la culture en général sur le continent africain et au-delà.

Avec ces spectacles annoncés, il y a de quoi se réjouir et s’assurer que le Bénin sera sous les feux de la rampe dès le 10 mars 2018 à Abidjan. Seulement, les informations ne sont pas très bonnes à propos de l’effectivité de la participation de notre pays au Masa.

Si du côté du comité d’organisation de l’événement, tout est au point pour assurer le voyage et la prise en charge des acteurs devant intervenir sur les spectacles retenus par appels à candidature, l’Etat béninois quant à lui traîne encore les pas pour favoriser le voyage du théâtre Kaïdara sur Abidjan, et pour une digne représentation de « Kondo, le requin ». Pourtant, nous sommes à six jours au plus du départ de ces artistes.

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Pour cause, des autorités habilitées à réagir dans de telles situations semblent encore douter encore de l’importance pour le Bénin d’être présent au Masa, et d’y faire représenter «Kondo, le requin» aux frais de l’Etat. Ceci, alors même que beaucoup d’autres autorités sont convaincues à 200% apprend-t-on, des bénéfices énormes qu’aura la participation du Bénin à ce grand marché des arts, notamment le secteur touristique du pays. Malheureusement, parmi ces autorités peu favorables, il y en a une qui détient un pouvoir économique et financier. Difficile de convaincre un financier de débloquer de l’argent pour un acte dont il ne connaît pas la valeur.

Pourtant, pour le gouvernement du président Talon qui s’est donné pour défi de booster le secteur touristique béninois, voici une occasion en or, à saisir pour en bénéficier pendant des années. Ce gouvernement va-t-il laisser l’opportunité lui échapper se demande-t-on. Ce serait quand même un paradoxe, preuve par ailleurs que les gouvernants de ce pays ont toujours été les maux dont souffre la culture béninoise.

Mais pour l’instant, certains acteurs culturels sont encore optimistes surtout que « Kondo, le requin » a été présentée en mai 2016 aux membres du gouvernement, du corps diplomatique et des institutions de la République, sur la demande et l’implication personnelle du Chef de l’Etat. Ce même spectacle a intéressé d’autres personnalités dont le président Togolais.

Espérons donc que le gouvernement de la rupture conduit par Patrice Talon, ne bloquera pas une excellente occasion de promotion de cette pièce, et par ricochet la promotion de la culture et du tourisme béninois à l’international. C’est un devoir régalien

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