En Ouganda, la Rolex ne se porte pas… elle se mange

Une des belles choses qu’offrent les voyages, c’est la chance de découvrir, d’apprendre et de voir de nouvelles choses. D’ailleurs, on dit souvent que le voyage est la seule chose qu’on achète et qui nous rend plus riche.Bien que j’avais déjà dans le passé effectué plusieurs voyages de travail, souvent très courts à Kampala la capitale Ougandaise, j’étais toujours restée sur ma faim pour découvrir d’autres facettes de ce magnifique pays. Ce fut donc un vœu exaucé quand j’ai été invitée récemment à une visite de familiarisation du pays, organisée par la ‘’Uganda Tourism Board’’, l’agence en charge du marketing et de la promotion de la destination Ouganda.

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L’Ouganda est reconnu pour sa beauté, sa faune, sa flore, ses grands parcs animaliers, ses magnifiques chutes mais aussi pour ses gorilles des montagnes, sa source du Nil, sa population très accueillante et sa gastronomie… et oui, la gastronomie Ougandaise attire aussi des touristes. Aucune visite, qu’elle soit d’affaires ou de loisirs, ne se termine sans avoir fait l’expérience de la « Rolex » Ougandaise.

La Rolex ici n’est guère la montre Suisse tant prisée, mais plutôt un snack de rue devenu aujourd’hui un produit et une expérience touristique de grande envergure. La Rolex est un aliment populaire dont le nom dérive de deux mots : Roll qui veut dire rouler et Eggs = œufs. La Rolex est donc une combinaison d’un Chapati (espèce de crêpe), dans laquelle est enfournée une omelette et qui se décline sous plusieurs variétés : aux légumes, champignons, haricots, au fromage ou autres ingrédients, selon le goût de chaque client ; exactement comme la pizza Italienne.

La Roll-Eggs (Roulé d’Oeufs) est devenue « Rolex » pour une appellation plus attractive et moderne. C’est une idée ingénieuse des vendeurs de rue, datant de 2003 à Wandegeya tout près de l’Université de Makerere. Poussé par les étudiants qui en appréciaient la simplicité, la rapidité, la consistance et surtout son caractère abordable pour toutes les couches sociales, les plus défavorisées en particulier, ce repas de « pauvre » est devenu un phénomène marketing qui interpelle d’ailleurs les grands penseurs des théories marketing ou stratégies de vente.

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Aujourd’hui, la Rolex est vendue dans tous les coins de rue et s’est frayée son chemin dans les plus prestigieux hôtels et manifestations du pays. Qu’elle soit d’une étoile ou 5 en fonction de l’endroit où elle se mange, l’expérience de rue, dans les gargotes, est la plus prisée des touristes. Aujourd’hui, il y a même un Festival de Rolex qui est un devenu un événement phare du pays, avec tout ce que cela implique comme impact économique, culturel et social.

Sans fausse modestie, le Bénin est l’un des pays aux mets plus délicieux les uns que les autres. Nos mamans et vendeuses du bord de la route sont souvent d’excellentes cuisinières qui mériteraient d’être dans les grands palaces du monde. Chaque fois qu’à l’extérieur du Bénin, je faisais découvrir la cuisine Béninoise à des invités, je me rendais compte d’à quel point nous pouvons développer notre destination avec notre gastronomie. Les Sénégalais l’ont réussi avec le Mafé ou leur Tchiep Djien, parce qu’il n’y a pas de restaurant « Africain » qui n’en sert pas.

Mais pour arriver à donner à notre gastronomie ses lettres de noblesse, nous devons nous atteler à valoriser nos plats. Soyons les premiers à les faire découvrir. Parce que toute personne ayant un téléphone portable est devenu aujourd’hui un Marketeur, soyons de ceux qui postent des images de nos délicieux plats. Instagram, Facebook, Twitter, LinkedIn, Youtube, sont autant d’outils qui peuvent nous permettre à nous Béninois sur les réseaux sociaux, de valoriser notre gastronomie.

Parce que cela n’implique pas toujours de grands moyens, que diriez-vous si nous lancions un hashtag #CuisineDuBénin, où nous nous mobilisons pour faire connaître nos mets ?

Et pour en arriver à ce niveau de valorisation de notre gastronomie, il serait temps d’améliorer la présentation de certains de nos plats. Dans la restauration, on dit souvent qu’on mange d’abord avec les yeux avant la bouche. Mettons un accent particulier à la présentation pour attirer l’attention.

Nous pouvons aujourd’hui, tous à l’instar de la Rolex d’Ouganda, créer une valeur ajoutée et une réputation à nos délicieux plats. Pour développer notre Tourisme au Bénin, nous avons d’énormes atouts. Il urge donc de revoir un certain nombre de choses pour permettre à ce secteur à fort impact économique d’éclore… et la gastronomie Béninoise peut devenir une attraction de premier choix si on lui accorde une attention méritée.

En attendant, bon appétit et n’oubliez pas de partager vos photos de notre gastronomie avec le monde entier.

L’auteur est Consultant et Fomateur en Qualité de Service et Directrice de Publication de www.theservicemag.com

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