La diaspora : du singulier au pluriel

Le Bénin compte, de par le monde, autant d’enfants que d’habitants sur son sol. C’est là une donnée majeure qui mérite qu’on s’y attarde. On regroupe ces enfants du Bénin sous le terme générique de diaspora. Un mot grec qui signifie dispersion. Un mot qui a servi, au départ, à désigner la dispersion à travers le monde des Juifs exilés de leur pays. La diaspora au singulier dans son acception générale et générique. La diaspora au pluriel dans la vision éclatée des raisons qui la fondent et qui l’expliquent. En effet, les gens ne quittent jamais leur pays pour les mêmes raisons. De même, les gens sont dans des liens fort divers avec leur pays d’accueil. On peut distinguer au moins trois types de diaspora.

Il y a, d’abord, la diaspora comme réponse à un appel du large. Nous ne sommes pas nés pour garder la tête constamment baissée. Il nous arrive de diriger notre regard au-delà de nos horizons familiers. Et notre imagination, toujours à l’affût, taraude notre esprit de questions sans nombre. Qu’y-a-t-il derrière cette barrière liquide qu’est l’océan ? Que trouve-t-on au-delà de ces montagnes qui grouillent de mystères ? Quoi au bout de cette immensité minérale qu’est le désert ? Et l’illusion est toujours forte de croire que le gazon du voisin est toujours vert. Curiosité, esprit de découverte, nécessité, espérance d’une vie meilleure…autant de facteurs qui poussent à passer les frontières et à répondre à l’appel puissant du large.

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Il y a, ensuite, la diaspora comme une migration saisonnière. Qu’on pense à ces oiseaux. L’hiver venu, ils migrent des terres givrées du nord vers les contrées tropicales chaudes du sud. Ils inversent la tendance en changeant de routes quand change le temps. Beaucoup de Béninois de la diaspora sont dans ce va et vient permanent. Ils n’ont jamais quitté définitivement leur pays. Ils ne sont pas non plus attachés durablement à leur pays d’accueil. Ils sont à l’image de la pendule d’une horloge qui oscille en permanence entre deux pôles de réalités.

Il y a, enfin, la diaspora comme le puits symbolique d’une nouvelle identité. Qui creuse quelque part un puits affirme une volonté forte : celle d’y rester, celle d’y prendre pied. « Do to ma sê tin » disent les Fon du Bénin. Un puits fait immédiatement penser à l’eau. Et l’eau est vie. Elle nous lave et nous renouvelle comme si nous accédions à une nouvelle vie, à une nouvelle identité. Beaucoup de Béninois de la diaspora ont symboliquement creusé le puits qui les fixe sur une nouvelle terre d’élection. Comme pour signifier qu’ils y sont et qu’ils veulent y rester. Définitivement. C’est la diaspora du billet « aller simple », sans espoir d’un quelconque retour. Les contours de la diaspora ainsi esquissés, il s’impose à notre pays d’orienter son action dans trois directions.

1 – Refonder la diaspora autour d’une vision. Il doit être accepté par tous que nous ne sommes pas des êtres de hasard. Nous sommes et nous venons tous de quelque part. « Le tronc d’arbre qui a longtemps séjourné dans l’eau jamais ne deviendra un caïman. » L’Etat béninois quant à lui doit se le tenir pour dit avec l’artiste-musicien Alex Cool : « Agbè ho, a lon ho, hwê wê gni vilê sin to ». A l’Etat béninois le devoir de placer sous ses ailes protectrices ses enfants d’ici et d’ailleurs. A la diaspora béninoise le devoir de restaurer le cordon ombilical qui la lie à la terre mère.

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2 – Structurer la diaspora autour d’une mission. Administrativement, la diaspora doit devenir le 13ème département du Bénin. Politiquement, la diaspora doit être érigée en une nouvelle circonscription électorale. A charge pour elle de désigner désormais ses représentants à l’Assemblée nationale. Cette représentation de la diaspora doit toucher à tous les rouages et s’étendre à toutes les structures de la vie nationale.

3 – Mobiliser la diaspora autour d’édifiantes réalisations. Cela commence par la défense et la protection de ses intérêts sur le sol national. Cela se poursuit par sa participation active et effective au développement du pays à travers toutes les initiatives nationales. Cela culmine au devoir de faire de nos concitoyens de la diaspora, partout où ils sont et partout où besoin sera, des ambassadeurs de leur pays. Que reste-t-il à dire et à faire ? Engageons l’avenir. Ici et maintenant

8 réponses

  1. Avatar de GbetoMagnon
    GbetoMagnon

     » ils attendent que certaines personnes de la diaspora sortent leur carnet de chèques » Ce qui est dit là est vrai jusque dans les familles. Les conseils ont lieu au Bénin et fixent les montants à payer pour des cérémonies familiales lors de votes à huis clos, sans que les expatriés n’aient voix au chapitre. Ils ne sont sollicités que pour payer. j’ai vu beaucoup d’amis béninois expatriés en bisbilles avec leurs conjoints non béninois, parce que rançonnés par ceux restés au pays.
    Le modèle de la diaspora qui paye et de locaux qui décident et se goinfrent n’est pas que politique. Il est dans la mentalité béninoise

    1. Avatar de aziz
      aziz

      gbeto…qui en bon observateur…mais le doigt..là ou ça fait mal…!!

      en afrique…nous avons trop de problemes d’ordre sociétal..

      longtemps…considéré comme un filet..sociétal…qui maintient..l’équibre de nos soiétés..primitives africaines….force est de reconnaitre..que c’est ce qui nous recule

      Les parents…pensent à tort…que l’assistance…la solidarité…sont des droits acquis…

      Pendant…des années..j’ai beaucoup investit..sur les nveux,les cousins,les oncles et tantes

      Je me suis rendu compte…qu’on tient compte de toi….en fonction de ta capacité à sortir le blé

      Eux..ils n’en sortent pas du tout…quelque soit le probleme dans la famille

      Ainsi donc…j’ai tout arrété..puisque je ne peux plus coopérer..avec une société malhonnete

      Pour moi…chacun sa merde…

      1. Avatar de aziz
        aziz

        met le doigt

      2. Avatar de aziz
        aziz

        J’avais laissé mes coordonnées…afin…qu’on m’avertisse…le cas de maladies..de mes parents que je faisais évacuer et soigner…meme à distance

        Un sac de mil,de mais,de mil de riz…j’agissais positivement..afin que les gens ne manquent de rien

        Entre temps…j’ai changé de phone…sans avertir les parents…mais hélas…combien de parents sont morts..dans ce intervalle..de temps…

        A ma question de savoir pourquoi..ça…?..on me dit on avait ton phone..

        Et pourtant..j’ai des oncles..qui ont plus cent bouefs..qu’ils pouvaient vendre..et soigner leur propre souer,oncles,cousin et meme frère de meme père te meme mère

        ils ne l’ont pas…et ils attendent que moi

        Autrement dit..l’individualisme,l’égoisme..et l’ingratitude…sont des faits

        J’ai décidé…donc…de couper tout…

        1. Avatar de aziz
          aziz

          lors de dernier passage…au benin…j’ai choisi..le vendredi.pour aller au village..

          a la fin de la prière..j’ai demandé..à mon oncle imann…ne laisser sortir..

          J’ai indexé..individuellemment..tout le monde…surtout mes propres parents…qui ont laissé mourir…leurs parents…par égoisme et méchanceté..par ce qu’ils possédaient des biens

          j’ai donc…dit que personne ne s’adresse plus à moi…vu qu’ils sont tous mauvais

          Tout le monde a dit que j’avais raison

  2. Avatar de
    Anonyme

    “la diaspora doit devenir le 13ème département du Bénin”: combien d’années faudra t-il au Bénin pour le réaliser, avec les droits qui vont avec (représentation parmi les élus) ? » Eh ben
    vieux ils attendent que certaines personnes de la diaspora sortent leur carnet de chèques pour les corrompre et vous verrez que cela ne tardera pas à être fait.

  3. Avatar de gombo offline
    gombo offline

    tant que la diaspora sera vue comme simple pourvoyeur de western union et autres moneygram sans droits on ne risque pas de la mobiliser… les diaspora sont aussi diverses que le Benin, et chaque gouvernement essaie de construire a l’etranger son reservoir de soutines avec a chaque fois qques opportunistes qui ne voient la que le moyen de s’auto-promouvoir pour s’assurer des ponts de chute dans les couloirs du pouvoir…
    On a des exemple celebres d’anciens de la diaspora dont la contribution au progres du Benin ne sont pas merveilleux ( Adjovi Severin, Allia Edgar etc…) sans compter tous ceux qui ayant fait leur etudes a l’etranger sont rentres au Benin y exercer avant de se couler dans les draps confortables de la haute bourgeoisie politico-bureaucratique oppresseuse ( les Dagnon, Wadadgni et consorts…)

  4. Avatar de GbetoMagnon
    GbetoMagnon

    “Agbè ho, a lon ho, hwê wê gni vilê sin to” Hélas si vrai depuis la révolution béninoise et renforcé depuis par la priorité donnée par les gouvernements successifs aux intérêts particuliers sur celui général.
    « la diaspora doit devenir le 13ème département du Bénin »: combien d’années faudra t-il au Bénin pour le réaliser, avec les droits qui vont avec (représentation parmi les élus) ? Le sénégal l’a fait.

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