Rencontre gouvernement – syndicats au Bénin: Le marché de dupe

Le dialogue social entre le gouvernement et les centrales et confédérations syndicales a accouché d’une souris hier à l’Infosec de Cotonou. Qui l’eût cru ? Tout le monde attendait le dénouement de ces discussions pour une sortie définitive de la crise. Hélas ! La mauvaise foi du gouvernement a encore fait capoter les négociations. Le gouvernement et les responsables des centrales et confédérations syndicales se sont rencontrés hier mardi 13 mars 2018 à l’Infosec de Cotonou, en vue de reprendre les négociations censées aboutir au dégel du climat de tension et à la reprise du travail dans les administrations.

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Malheureusement, les deux parties n’ont toujours pas pu s’entendre. La chose paradoxale est que le gouvernement qui appelait à cor et à cri les acteurs sociaux au dialogue, a révélé sa duplicité vis-à-vis de ses interlocuteurs. Tout d’abord, c’est par la voix du garde des sceaux, ministre de la justice Joseph Djogbénou, qui qualifiait la grève d’illégale et sans raison d’être. Et c’est encore lui qui a opéré des défalcations sur les salaires des travailleurs pour fait de grève. Cette rencontre aurait d’ailleurs due se tenir le jeudi 8 mars 2018, mais au dernier moment l’exécutif l’a reportée pour des raisons non déclarées.

La duplicité du gouvernement

Le lendemain de ce report c’est-à-dire le vendredi 9 mars 2018, les ministres Mathys Adidjatou du travail et de la fonction publique et Joseph Djogbénou de la justice, étaient montés au créneau pour encore inviter à grands renforts médiatiques les responsables syndicaux à la table de négociation. Mais force est de constater que le gouvernement n’est pas disposé à discuter dans la franchise et la sincérité avec les travailleurs.

Tout d’abord il a opposé un refus de rétrocéder les sommes défalquées sur les salaires du mois de février 2018. Pour le secrétaire général de la Confédération des Syndicats des Travailleurs du Bénin (CSTB), Kassa Mampo : « c’est une condition sine qua non pour une reprise du dialogue avec le gouvernement ». Kassa Mampo a été obligé de quitter la salle en signe de mécontentement face à la position du gouvernement. Ensuite, le gouvernement ne veut pas accéder aux autres revendications, notamment la signature du statut particulier qui valorise la fonction des enseignants. Ceux-ci réclament l’augmentation des primes de 25 000 F par an que le gouvernement leur paye, alors que ce dernier estime qu’il ne peut pas aller au-delà de 28 000 F CFA.

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C’est à ce niveau que les négociations ont échoué. Malgré la demande des syndicalistes à reconsidérer sa position, le gouvernement a fait la sourde oreille et n’entend pas avancer dans les échanges. Cette rigidité est une provocation adressée aux syndicalistes qui n’exigent que leurs droits pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

Le gouvernement est plutôt dans une dynamique de pourrissement de la situation. Il est forcément inadmissible de comprendre un régime qui s’octroie de nombreux avantages mirobolants dès son arrivée au pouvoir, mais qui s’obstine à jeter des miettes aux travailleurs qui s’échinent tout le temps à exécuter des tâches au profit de l’administration. Il est aussi incompréhensible que nos dirigeants qui sont quand même allés à l’école et qui bénéficient encore des bienfaits de l’école refusent de reconnaitre le rôle et la place des enseignants dans l’édification d’une nation.

Assumer les conséquences

Il est désormais clair que le gouvernement n’est pas disposé à apporter des solutions aux problèmes des travailleurs, et partant de l’ensemble des citoyens. Dès lors, sa stratégie consiste à priver les grévistes de moyens, les affaiblir pour mieux les dominer sous prétexte que l’Etat ne dispose pas de ressources suffisantes pour satisfaire toutes leurs revendications…

Le gouvernement est dans la tromperie en faisant croire que ce sont les travailleurs qui sabotent ses ambitions pour le développement du pays. C’est plutôt l’insouciance de ce gouvernement doublée d’une gestion opaque des richesses nationales qui sont à la base du mal être généralisé. En adoptant l’attitude de fermeté, en campant sur ses positions face aux doléances des travailleurs, le gouvernement est responsable du prolongement de la grève et de la foule de conséquences qui en découlent.

7 réponses

  1. Avatar de Prince
    Prince

    Si le gouvernement de Patrice Talon faisait le dur et ne rétrocède pas les salaires des enseignants et par mégarde le pire arriverait. Il serait le seul responsable et coupable devant l’histoire car depuis l’avènement du renouveau démocratique aucun pays ne peut plus permettre de telle pagaille voire insouciance d’un président. Je ne comprend pas au nom de quelle fermeté ou de quelle rigueur on va soumettre notre pays à une année blanche. Parce qu’il est un super président? Ou parce qu’il s’appelle Talon?

    1. Avatar de OLLA OUMAR
      OLLA OUMAR

      Agadjavi , tundé, democrate , sydney , seront bien contents de lire ce post de prince 

  2. Avatar de issa
    issa

    oui ça n dw pas ns etonné du fait ke le gouvernement réfuse de stisfaire les enseignants sous pretexte qu’ils n’ont ps ls moyens,c’est ke d’autr pays ont pu faire et ns servent de model.finissons-en avec des gouvernants dont l’interieur superieur n’emporte

  3. Avatar de optimiste
    optimiste

    année branche est mieux s’ils ne prolonge pas l’année car les candidats vont souffrir

  4. Avatar de Mohamed
    Mohamed

    Ce n’est pas étrange que les négociations n’aboutissent pas car la mauvaise foi du gouvernement dans le secteur de l’éducation est très remarquable. Le gouvernement se met dans la posture d’affaiblir les travailleurs pour s’imposer.

  5. Avatar de sebastien accromessi
    sebastien accromessi

    lamort vous attend quoi que vous soyez

  6. Avatar de Omolara
    Omolara

    Dites moi, quelles sont les provisions de la loi en cas de grève? Je préfère me fonder sur les textes pour me faire mon idée que de m’en tenir à votre analyse légère et partisane. Merci.

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