Le chef de l’Etat Patrice Talon, a rencontré à la salle du peuple du Palais de la République ce samedi 03 mars 2018, le collectif des femmes des marchés de Cotonou. Mais à la surprise générale, les femmes du Comité national des revendeurs, vendeurs et artisans du Bénin (Conarab) et du Mouvement des femmes pour la liberté au peuple et le progrès social (Mflpp), ne figurent pas parmi les mamans joliment vêtues devant le président, pour suivre son cours magistral.
Le gouvernement a prévu bien des choses pour les femmes des marchés. Il faut être au palais pour s’en convaincre. Les femmes qui y étaient ont pu entendre le chef de l’Etat parler de la reconstruction des marchés et de leur rénovation. Mais comment comprendre que parmi les femmes qui étaient invitées au palais, les femmes du Comité national des revendeurs, vendeurs et artisans du Bénin (Conarab) et du Mouvement des femmes pour la liberté au peuple et le progrès social (Mflpp), n’ont pu être associée à cette rencontre avec le chef de l’Etat. Pour l’histoire, ce sont ces femmes du Conarab et du Mflpp qui ont suscité une rencontre avec le chef de l’Etat, au détour d’une marche le mardi 20 février 2018. Et cette marche interdite par les éléments de la police républicaine s’était transformée en sit-in. A l’occasion, les femmes sous la conduite de Thérèse Waounwa et Mathurine Sossoukpè, ont pu présenter leurs doléances au chef de l’Etat.
Elles souhaitent en effet la réinstallation et le dédommagement des personnes dégagées des espaces publics, la réduction des impôts et taxes sur les marchés et pour les artisans et artisanes, l’arrêt de la liquidation des entreprises publiques afin de sauvegarder les emplois de leurs maris, sœurs et enfants, l’équipement des centres de santé pour assurer des soins adéquats aux populations, la résolution des problèmes des enseignants, l’octroi des bourses et secours aux élèves et étudiants pour que leurs enfants retrouvent les chemins des classes, mais aussi la résolution des problèmes des autres travailleurs en grève et la fin des poursuites et détentions politiques, la libération de Laurent Mètongnon et ses co-accusés…
A cela s’ajoute leur message fort et retentissant : « Nous venons vous dire que la faim nous tenaille. Depuis un mois, nos enfants trainent à la maison ou dans les rues pour fait de grève des enseignants… ». On pourrait se demander par quelle alchimie ces vaillantes dames, qui avaient pris le risque de braver le soleil suite à des préoccupations de l’heure, sont écartées d’une rencontre aussi capitale à la présidence. Selon une source proche du Front pour le sursaut patriotique, la présidente du Conarab Thérèse Waounwa, a été contactée pour la rencontre. Mais elle a souhaité une invitation écrite, ce qui n’est pas du goût de son appelant.
La reconstruction des marchés et ses implications
Les femmes sont avisées. Les marchés de Cotonou seront reconstruits. Au total, quarante cinq marchés sont à reconstruire et le financement est presque ou déjà bouclé selon le chef de l’Etat qui a rappelé que les partenaires sont d’accord pour aider à cette reconstruction et à la rénovation des marchés. Mais la condition c’est que plusieurs femmes doivent accepter se déplacer lorsque les travaux vont commencer au marché Dantokpa, susceptible d’être délocalisé conformément au plan de marché de gros prévu par le Pag. Deux sites vont accueillir les femmes dont un à Kouhounou et le second à Akassato. L’autre information rapportée par le chef de l’Etat, c’est que les marchés de quartiers vont disparaître au profit des nouveaux marchés. Seules les vendeuses de beignets et d’ignames auront droit de cité. Les autres revendeuses ordinaires vont disparaître.
Laisser un commentaire