An II de la présidence Talon au Bénin : Ce que cache la croissance

Le gouvernement Talon se satisfait de son bilan et entend maintenir le cap. C’est ce qu’il faut sans doute retenir de l’an II du président de la République.Le taux de croissance enregistré sur deux années consécutives est à apprécier à sa juste valeur. Le Bénin peut se flatter d’être un des bons élèves du Fonds Monétaire International.

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La visite de Christine Lagarde, patronne du FMI qui a décerné le satisfecit de son institution à la gouvernance Talon, est édifiante à ce propos. Reconnaissons par ailleurs, le bien-fondé des réformes enclenchées par le gouvernement. Les recettes fiscales sont en nette augmentation, l’assainissement de la filière a permis de tirer vers le haut la production cotonnière et d‘autres spéculations comme l’acajou.

Le programme d’actions gouvernementales 2016-2021 est en train de se matérialiser à un rythme satisfaisant à en croire le pouvoir. Des grands chantiers comme la Route des pêches et l’Aéroport futuriste de Glodjigbé sont en exécution. Le président de la République peut aussi faire prévaloir la réduction du déficit énergétique. Les délestages sont en nette diminution. Patrice Talon et son gouvernement sont en passe de gagner aussi la bataille contre l’insécurité. En effet,les braquages étaient monnaie courante dans un passé récent sur toute l’étendue du territoire.

La fusion des forces de police et de gendarmerie en police républicaine vise un meilleur maillage sécuritaire du pays. Cette réforme ne recevra notre approbation que si l’autorité veille à extirper les brebis galeuses des rangs de la corporation. Les vols et braquages opérés par de vrais hommes en uniforme ont défrayé la chronique ces temps-ci. La haute hiérarchie de la police républicaine doit défendre l’honneur du corps tout en s’imposant une obligation de résultats.

Nous savons aussi que le président de la République a à cœur le bien-être des Béninois, Il le martèle à l’envie. Il avait promis un début de solutions à la très forte et lancinante demande sociale après deux ans d’exercice du pouvoir. Peut-on dire que le chef de l’Etat a tenu vraiment promesse ? c’est non pour être franc. Le front syndical est en ébullition depuis de longs mois. Aucun consensus n’est sorti du dialogue social.

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L’enseignement, la santé, la justice sont toujours en débrayage, l’Etat a échoué dans son désir d’arracher à des catégories de travailleurs le droit de grève. La Cour constitutionnelle se prononce contre et propose plutôt l’encadrement de l’exercice de ce droit. L’autre point noir est l’opération de libération de l’espace public ;celle-ci a contribué à la paupérisation des animateurs-clés du secteur informel. Hormis les aménagements de Houéyiho et de Missèbo, il y a à se désoler de cette opération musclée de casses qui s’est avérée de notre point de vue contre-productive et prématurée.

En effet, depuis le 03 Janvier 2017, les espaces libérés sont restés en l’état. Les déguerpies ont fait contre mauvaise fortune bon cœur mais ont épuisé leur patience. Elles ont décidé de battre le macadam pour attirer l’attention du pouvoir sur leur sort.Le gouvernement de la rupture doit s’obliger à œuvrer inlassablement pour sortir les populations de la précarité, du chômage et de la pauvreté. Le gouvernement doit gérer aussi bien le passif que l’actif étant entendu que l’Etat est une continuité.

Un pas semble se faire dans la bonne direction, mais il reste insuffisant au regard de la demande sociale. Le président Talon en est certainement conscient. Il est à la tête d’un peuple laborieux qui attend de l’Etat et des investisseurs que l’on le mette dans les conditions idoines afin qu’il joue sa participation dans le processus de développement du Bénin.

Jean ACHADE (contribution)

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