Bénin : Les profs Lalèyè et Rahimy, exposent le visage hideux du Cames

« La Cames : la nébuleuse qui entrave l’essor du Bénin et de l’Afrique ». C’est le titre très évocateur de l’essai paru aux Editions « Secret des arts », et lancé hier mercredi 25 avril au Chant d’Oiseau. Ses auteurs, Moïse Lalèyè et Mohamed Cherif Rahimy, deux universitaires, ont décidé de briser l’omerta et de révéler les dessous immondes de l’institution universitaire panafricaine.

Doit-on l’appeler « Cancer africain et malgache pour l’enseignement supérieur » (Cames), ou même Couvent africain et malgache pour l’enseignement supérieur, comme ironise le poète Eric Hector Hounkpè ? Au contact du contenu de cet essai, on a envie de donner raison au poète. Tant le degré de pourriture atteint par l’institution fait penser à cette vilaine maladie qu’est le cancer. Le contenu de l’œuvre en dit long sur la gravité des faits.

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En 150 pages, les deux auteurs exposent ces nombreux dysfonctionnements, ces intrigues, les faux et usages de faux, ces aberrations qui émaillent la vie de l’institution et qui font d’elle un véritable « couvent », où se produisent des miracles. Dans sa présentation, le journaliste chroniqueur littéraire Tanguy Agoï invite à lire ce livre plusieurs fois, pour mieux cerner la nébuleuse qu’est le Cames. Il expose les nombreuses intrigues qui se déroulent au sein de cette institution, et qui visent à promouvoir des enseignants médiocres plus aptes à faire les salamalecs et à broyer les moins dociles.

Il parle de ce Cames englué dans les faux coups, capable de falsifier des documents administratifs et de faire le nivellement des valeurs par le bas. C’est ce qui explique l’usage du concept « institution sans visage » par les auteurs. Les deux auteurs qui ont été victimes de ces énormités, disent d’emblée ne pas agir par esprit de vengeance ou par émotion. « Non, rétorque le professeur Moïse Lalèyè, c’est pour porter l’information et pour dire ça s’arrête ». C’est d’ailleurs cet avertissement qui tient lieu de conclusion à cet essai d’une rare pertinence : « que personne ne dise demain, je ne savais pas »

3 réponses

  1. Avatar de Omerta
    Omerta

    Enfin !!! Merci à ces deux universitaires pour leur courage. Félicitations pour avoir torché dans cette obscurité immonde qui n’a fait que trop durer. Le Camès devrait être une institution exemplaire exempte de toute critique. Normalement, cette institution devrait faire la promotion de la crème des crèmes en matière de connaissance scientifique. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Que les Responsables à divers niveaux s’auto saisissent de ce ral bol pour toiletter à fond les textes qui régissent cette maison. L’Afrique a trop de problèmes non résolus et est trop absente parmi les sommités du monde scientifique pour continuer à évoluer avec des institutions à titre ronflant. Peut être que j’exagère. Veuillez me dire concrètement combien de prix Nobel sont sortis de cette institution ?

  2. Avatar de PhD
    PhD

    Tout le monde sait comment celà se passe au Cames. D’ailleurs il n’y a que des universités africaines de seconde zone qui y sont membres. À qui la faute? Le Cames est tout juste à l’image des administrations des pays membres. Un hiérarchie incompréhensible qui n’est plus d’actualité nulle part ailleurs. Des professeurs aux titres ronflants avec des publications qui font la honte de nos universités à l’extérieur. Plagiats, affiliations fantaisistes, listes des auteurs à ne pas en finir. Nous avons connu tout ça. Et nous avons décidé d’aller briller ailleurs. Courage à ces deux enseignants qui osent enfin briser le silence.

    1. Avatar de Houssou Ousmane
      Houssou Ousmane

      Vous faites Amalgame, Amalgame… entre le CAMES et les institutions d’enseignement supérieur et de recherche des Etats membres. Combien de sous nos États consacrent-ils à recherche pour s’attendre à des Prix Nobel? Combien des États sont à jour de leurs contributions statutaires du CAMES,pour qu’il ait le moyen de politique et susciter l’émulation entre chercheurs. Allez vérifier…

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