Burkina Faso : Les terroristes enlèvent un enseignant, Le système éducatif à la peine

Une revendication faite en français, pour s’attribuer l’enlèvement jeudi dernier dans le Nord du Burkina-Faso d’un enseignant, dont le tort est d’enseigner ses élèves en langue française.C’est toute l’incongruité du combat mené par les djihadistes, dont on ne se demandera jamais assez ce qu’ils défendent. Selon l’AFP qui a été contacté par les ravisseurs, le rapt de l’enseignant du primaire à eu lieu dans la commune de Bouro.

Publicité

L‘incident a occasionné la mort d’une élève, tombée sous les balles des assaillants dans des conditions qui n’ont pas été précisée. Quelle est cette idéologie qui recommande l’assassinat d’innocents enfants ? Ni le groupe Etat islamique dans le grand sahel (EIGS), auteur du rapt, ni toutes les autres katibas qui sévissent dans le sahel, ne répondent à cette question. On leur prête généralement la volonté de vouloir créer un état sur la base de la charia. Mais au final, qui est ce qui vivra dans ces états, si même les enfants sont pris pour cible ?

Un effet dévastateur sur le système éducatif

Entre attaques contre les soldats, assassinats d’enseignants et autres représentants de l’état, et tueries de civils, ces terroristes n’ont en réalité, pour objectif que de semer la terreur pour la terreur. Ils infligent la mort à tous les esprits intelligents, ou suffisamment éclairés pour ne pas épouser l’endoctrinement que leurs guides servent dans les madrasas. Si les enseignants sont ciblés, c’est justement parce qu’ils sont capables, de par leur position, d’apporter aux enfants les moyens de faire la différence entre le bon sens et la folie meurtrière des terroristes. Dans la quasi-totalité des pays du sahel touchés par le terrorisme, l’école est l’une des grosses victimes de l’insécurité. Ecoles fermées ou incendiées, enseignants et élèves jetés sur le chemin de l’exil, on estime à 800 le nombre d’écoles fermées au Burkina-Faso depuis 2012 à cause de l’insécurité.

Dans le Soum, province du nord du Burkina-Faso bordée par la frontière malienne, l’intégralité des 380 écoles ont été désertées en mars, privant de cours plus de 54 000 écoliers. Dans l’Oudalan la province voisine, plus de 60 % des enseignants ont également fui selon le ministère de l’éducation.

L’insécurité risque de perdurer

Malgré la bonne volonté affichée par les autorités burkinabés, la lutte contre les djihadistes risque de s’inscrire dans la durée. En effet, la chute de l’ex-président Blaise Compaoré et le démantèlement du Régime de sécurité présidentiel (RSP), plus familiers des réseaux djihadistes, ont laissé le pays à la merci des terroristes qui ont eu le temps de s’implanter dans le pays et recruter localement. Cette situation pourrait en partie expliquer la facilité avec laquelle les attaques ont été menées en plusieurs endroits de la capitale burkinabé. Des djihadistes extrêmement mobiles, capables de passer les frontières ou même parcourir de longues distances à moto. La dizaine de djihadistes qui a enlevé l’enseignant à Bouro, est arrivée à moto. En face, le déploiement des forces de sécurité pour protéger les écoles coûte cher, alors même que le Burkina-Faso fait actuellement face à d’autres situations urgentes, notamment la crise alimentaire. Combien de temps cela va-t-il encore durer…

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité