RegroupĂ© Ă Djeffa le samedi dernier, les forces politiques de l’opposition ont donnĂ© de la voix. Dans un message sur sa page facebook, l’ancien PrĂ©sident du BĂ©nin, Thomas Boni Yayi est revenu sur les raisons de sa prĂ©sence ce jour-lĂ . Ils Ă©taient nombreux aux cĂ´tĂ©s du PrĂ©sident Ajavon samedi dernier pour dĂ©crypter la gouvernance Talon depuis deux ans. Parmi ces personnalitĂ©s figuraient le PrĂ©sident Boni Yayi.
Cette rĂ©cente apparition a suscitĂ© une vague de rĂ©actions surtout après la publication d’une vidĂ©o montrant le prĂ©sident Yayi coulĂ© des larmes. Pour Ă©clairer la lanternes des curieux, ce dernier a expliquĂ© dans un message postĂ© sur son compte les raisons de sa prĂ©sence mais aussi pourquoi il a versĂ© des larmes.
LE SENS DE MA PRESENCE A DJEFFA A L’INVITATION DES FORCES VIVES DE LA NATION
Notre patrie va mal. Sortons de cette tautologie. Les symptĂ´mes s’aggravent mais les racines ne datent pas d’aujourd’hui. Interrogeons notre histoire et notre passĂ© lointains. Notre responsabilitĂ© est partagĂ©e dans ce qui nous arrive. La surprise est que la rupture promise ne rassure plus le peuple. Le concept est gĂ©nial mais la pratique sociale a dĂ©jĂ abouti Ă une crise de confiance en notre sein. Gouvernement – institutions – sociĂ©tĂ© civile – jeunes – femmes – travailleurs, peuple, etc.
L’Etat de veille conféré à tout citoyen a déserté le forum. Les acquis de notre Conférence Nationale et de notre constitution ne sont plus garantis. Nous en sommes tous comptables avec le silence de tous face à ce Peuple victime d’un système éducatif défaillant. Sans éducation point de démocratie.
Victime d’une crise de confiance, ce Peuple est dans le sous-sol d’une misère sans précédent avec le risque d’une aggravation programmée par le rejet répétitif de notre architecture légale et constitutionnelle en matière électorale. L’Appel de Djeffa est fondamental : le respect des décisions de la Haute juridiction constitutionnelle : la mise en place de la LEPI et du COS-LEPI pour des élections transparentes, équitables, pacifiques et consensuelles. Autrement plus d’Etat de droit et de Démocratie.
Mes gouttes de larmes, vraiment non prĂ©mĂ©ditĂ©es et loin d’une comĂ©die, Ă©tat dâ€™Ă¢me d’un ancien PrĂ©sident qui s’accuse aussi, Ă cĂ´tĂ© de mon ainĂ© NicĂ©phore DieudonnĂ© SOGLO dans la plus haute fonction au sommet de notre Etat, du Frère Melchior Albert TEVOEDJRE, de notre hĂ´te SĂ©bastien AJAVON, PrĂ©sident NATA et autres personnalitĂ©s que je salue, je dis bien mes larmes sont le signe d’une honte, d’un regret et d’une alerte face au drame qui nous guette sans le consensus du processus Ă©lectoral en cours.
Ces pleures partagent en mĂªme temps les souffrances de ce peuple et de cette jeunesse.
OĂ¹ va ma patrie que j’aime si tant ? AssurĂ©ment je n’ai pas le monopole du CÅ“ur. Au terme de mon mandat constitutionnel au sommet de l’Etat, je m’attendais naturellement Ă plus de consensus, valeur constitutionnelle dans la gestion des affaires de notre citĂ© commune, car Ă aucun moment je n’ai cru que tout Ă©tait parfait sous moi. C’est Ă©vident et la Palice en dirait autant. Faire mieux que mon administration, c’est le sens de toute alternance dĂ©mocratique. Autrement, cette alternance serait piĂ©gĂ©e.
Sortons vite ensemble de ce guĂªpier et de ce piège dans l’unitĂ© nationale et sans considĂ©ration dâ€™Ă¢ge ni de sexe et allons Ă une rĂ©publique exemplaire qui facilite la mise en place d’un Etat fort et d’une AutoritĂ© respectueuse.
L’Appel de Djeffa a vécu et est devenu historique avec l’ultimatum lancé à tous pour le respect de notre Loi Fondamentale, notre Vouloir Vivre Ensemble, notre attachement à ce consensus à valeur constitutionnelle pour éviter le drame des processus électoraux mal préparés qui malheureusement nous menacent en ce moment.
Les rĂ©formes structurelles comme institutionnelles pour une vĂ©ritable transformation radicale de notre pays, source d’une croissance inclusive dans l’intĂ©rĂªt de tous, notamment de cette jeunesse sans emplois sont possibles. Elles exigent cependant la cohĂ©sion et l’adhĂ©sion nĂ©gociĂ©e de tous. Pour convaincre, ces rĂ©formes doivent Ă©viter les conflits d’intĂ©rĂªts au sommet de l’Etat. Oui c’est possible. Soyons ensemble et unis autour de l’idĂ©al de paix et de dĂ©veloppement durable et partagĂ© de notre pays.
En ma qualitĂ© d’Homme d’Etat et Homme politique, je dĂ©fendrai toujours cet idĂ©al Ă l’instar du combat des grands hommes d’Etat de ce monde, soucieux de leur leadership pour changer leur pays et notre planète. Le PrĂ©sident OBAMA est en pleine tournĂ©e dans son pays pour sensibiliser les amĂ©ricains sur les nombreux dĂ©fis Ă relever par son pays comme une nation unie dĂ©cidĂ©e Ă prĂ©server sa place de première Puissance Mondiale. C’est mon rĂªve pour mon pays le Benin et je le partagerai sur toute l’étendue du territoire national et dans le monde. C’est mon Droit et mon Devoir.
Que Dieu vous bénisse tous et bénisse la jeunesse de mon Pays.
Dr Thomas boni YAYI
Ancien Président du Benin
Laisser un commentaire