Gouvernance Talon : La culture, toujours un sdf au Bénin

A l’ère de la rupture et du nouveau départ, la culture est restée le parent pauvre des réformes annoncées. En deux ans de gouvernance Talon, ce secteur a connu deux départements ministériels différents, gérés par deux ministres différents.Le régime du Président Talon s’est installé en avril 2016, avec l’intention de rompre avec les anciens systèmes. Mais force est de constater que le département ministériel en charge du secteur des arts et de la culture, n’est pas pris en compte.

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Dans le premier gouvernement, ce secteur était géré par le ministère du tourisme et de la culture. Au deuxième gouvernement et après le remaniement intervenu en fin octobre 2017, ce ministère a été rattaché à celui des sports. Ainsi, la culture demeure sans domicile fixe (sdf), malgré la rupture. C’est une triste pratique que le président Talon a perpétué et qui a de graves impacts sur la promotion de la culture béninoise. Elle engendre un éternel recommencement dans le secteur. Après 18 mois faits de refrain de réformes sans actions concrètes pour lancer le secteur, sous Ange N’koué le premier ministre ‘’rupturien’’, la culture a connu une longue période de trêve sous le second, Oswald Homéky, à qui le chef de l’Etat a ajouté le tourisme et la culture aux sports qu’il gérait déjà. Il a d’abord stoppé toute activité du département culturel pendant des mois. Peut-être à raison puisque c’était pour lui une nouvelle charge.

L’attente a duré jusqu’à fin décembre 2017, date à laquelle le document portant Attribution, organisation et fonctionnement (Aof) de ce ministère soit disponible. Et il a fallu encore deux mois pour que le ministre vienne donner son cours de stratégie de relance du secteur des arts et de la culture. Mais depuis… la théorie continue. Par contre, l’autre volet de son département ministériel, celui des sports, bouge. La semaine dernière, le ministre a d’ailleurs octroyé à nouveau les subventions pour les associations sportives.

Lesquelles subventions ont été revues à la hausse, parce qu’il y a une continuité dans les actions à ce niveau, du moins depuis l’arrivée du régime Talon dans ce secteur, contrairement au secteur culturel. On a l’impression qu’il accorde plus de temps et d’importance aux sports qu’à la culture. Rien d’anormal finalement, car ce n’est que la politique du patron du gouvernement qu’il exécute…

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Toujours est-il que, partout dans le monde, lorsqu’on ajoute le sport à la culture, le premier prend le pas sur le second secteur. C’est une mauvaise politique de croire que le sport et la culture peuvent faire chemin ensemble. Le chef de l’Etat qui veut faire de la culture l’une de ses priorités a ainsi fait une mauvaise opération. La preuve en est que les acteurs de la culture ne parviennent pas à bénéficier du soutien du gouvernement comme ce dernier le fait actuellement pour le sport. A cette allure, la culture en cinq années du régime Talon sera grabataire et ne bénéficiera des soins nécessaires pour sa suivie

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