Incendie à Dantokpa : le ministre Tonato appelle au calme, enquête en cours

Cette fois-ci, ce sont les marchands de céréales qui ont été meurtris par l’incendie qui s’est déclaré ce lundi 16 avril 2018. Une cinquantaine de boutiques et une importante quantité de céréales ont été calcinés.

Des tonnes de céréales (maïs, haricot…etc.), de grosses quantités de pâtes alimentaires, de mèches et autres produits, tous partis en fumée. C’est le bilan d’un nouvel incendie qui a ravagé le marché Dantokpa au petit matin de ce lundi 16 avril 2018, deux ans et demi après l’incendie du 31 octobre 2015, ayant occasionné d’énormes dégâts matériels du côté des vendeurs de pièces de rechange d’automobiles. Cette fois-ci, ce sont les marchands de céréales situés dans la zone nommée ‘’Kpodji’’, qui ont été touchés par un feu qui s’est déclaré, selon les sapeurs-pompiers, à 4h du matin.

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Le feu maîtrisé, non pas sans difficultés

C’est un sapeur-pompier de garde au centre de secours situé non loin du lieu du drame, qui a donné l’alerte après avoir aperçu de gigantesque flammes, a confié le Capitaine Casimir Etchiha, commandant de la compagnie départementale des sapeurs-pompiers du Littoral, dont les éléments sont descendus rapidement pour éteindre le feu. Mais leur force seule ne suffit point à contrôler les flammes.

«Tous les centres de Cotonou, ceux de Sodjatimè et de Saint-Jean ainsi que la réserve opérationnelle, se sont rendus à Dantokpa. Le centre de secours de Calavi a été également alerté, et le commandant de compagnie de l’atlantique s’est aussi rendu sur le terrain avec un engin pompe (…). Nous avons mobilisé au total 7 engins pompes (ceux du port et de l’Asecna y compris), deux ambulances. Nous avons également déployé des véhicules d’interventions diverses, et une soixantaine d’hommes…», a confié le commandant, soulignant que la nature des matières en feu ne leur a pas facilité la tâche.

«Il y a des céréales, des mèches, des condiments, des huiles végétales, des couches pour bébé, des cotons tiges… etc. cet ensemble dégage un fort potentiel calorifique, et nécessite donc des moyens hydrauliques très importants. En plus de ça, nous avons des baraques et des boutiques qui sont réalisées en matériaux précaires. Il y a des feuilles de tôles par-ci par-là, du bois sec… cet ensemble a rendu difficile l’action des sapeurs-pompiers. », a expliqué le commandant de compagnie dont les éléments de concert avec les renforts ont pu maîtriser le feu une soixantaine de minutes après leur arrivée.

Des vendeuses inconsolables

Face aux dégâts engendrés par l’incendie, les commerçants sinistrés sont désespérés. Même si aucune perte en vie humaine n’est à déplorer, une cinquantaine de boutiques étendues sur une superficie de 4000 m2 seraient parties en fumée, avec leur contenu, élevant les pertes financières à des centaines de millions de francs cfa. Obayomi Fatouma une vendeuse, a perdu avec sa boutique 147 sacs de 120 kg de maïs, un sac de sorgho et un de gari ; perte qu’elle évalue à plus de 3 millions fcfa. Avec des amis, elle essaie de récupérer ce qui a échappé au feu, sans grand espoir cependant. « Il n’y a rien dedans. Tout est déjà gâté. Et on a prêté l’argent à la Clcam et la banque », se désole-t-elle appelant les autorités à la rescousse.

Comme elle, ils sont nombreux à essuyer cette perte colossale. A quelques mètres, c’est la boutique d’Hervé qui a brûlé. Le feu a également emporté ici des dizaines de sac de maïs. Pour Elise Kohou, une habituée des lieux, ceci est vraiment triste. Il urge à son avis de faire des cérémonies et messes pour sanctifier le marché, car la fréquence des incendies du genre devient inquiétante.

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Venus constater le désastre, le ministre du cadre de vie José Tonato, celui de la décentralisation Barnabé Dassigli, et le directeur de la Sogema Armand Gansè, ont appelé les populations au calme. Pour l’heure, la cause de cet incendie reste inconnue. Selon le commandant Casimir Etchiha, seule une enquête élucidera les circonstances du drame. C’est le deuxième incendie de cette ampleur qui frappe le marché Dantokpa, en l’espace de 3 ans. Il fait ressortir l’urgence de rénover de fond en comble, le plus grand marché de la sous-région

2 réponses

  1. Avatar de gombo
    gombo

    La SOGEMA qui collecte taxes sans fournir de services fait quoi ?
    Elle ne peut pas nettoyer le marche, encore moins proposer des assurances aux marchands…
    Une bande de vo-leurs, des pieds nickeles, et des bras casses !

    A quoi ca sert de venir s’afficher sur les lieux du drame quand on a rien fait pour l’eviter !!!

  2. Avatar de Analyste senior
    Analyste senior

    C’est vraiment triste que ces femmes à revenus modestes voient partir en fumée leurs étalages faits de biens acquis à crédit, pour survenir aux besoins de leurs familles respectives.

    Cependant, il importe que nous tirons leçon des événements passés :

    – Les autorités ont-ils pris des mesures pour atténuer les risques de survenance de tels incendies après les épisodes passés? Mais aussi améliorer les conditions d’intervention si par malheur cela arrivait encore? Les projets de construction de nouvelles infrastructures marchandes ailleurs ne devraient pas empêcher de sécuriser l’existant

    – Les femmes ont-elles été sensibilisées à contracter des assurances pour leurs étalages? Si oui, ont-elles mis en œuvre lesdites recommandations, vu que le marché demeure exposé à ce risque?

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