Interdiction des sachets  : A quand la disponibilité en quantité suffisante des sacs de substitution ?

En novembre 2017, le parlement béninois a voté la loi portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non bio dégradables, en République du Bénin.Un moratoire de six (06) mois a été alors accordé à tous les citoyens, pour se conformer à cette nouvelle disposition qui en son fond est appréciée de tous, vues les conséquences néfastes que ces sachets ont sur la santé et l’environnement.

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Mais à quelques semaines de la date butoir de ce moratoire, fixée au 31 mai 2018, plusieurs interrogations se dessinent sur les lèvres. Le 01 juin 2018 constitue-t-il une date à partir de laquelle tout citoyen producteur, détenteur, commerçant ou utilisateur de sachet plastique se verra sous le coup de loi s’il se fait prendre en possession dudit sachet? Ou cette date est simplement le moment à partir duquel on permettra aux citoyens d’acquérir les sachets biodégradables ou autres emballages de substitution?

Si la réponse se trouve au niveau de la première interrogation, on se demande comment l’Etat s’y prendra au moment venu, car depuis maintenant plus de quatre mois que cette loi a été votée, les populations n’ont toujours pas accès aux sachets biodégradables et autres. Et si ces derniers existent, alors ils ne sont pas encore mis à la disposition des populations, qui pour la plupart continuent d’utiliser les sachets proscrits jusqu’aujourd’hui.

Même les grands centres commerciaux et les pharmacies, éprouvent des difficultés dans l’acquisition de ces emballages. Selon certaines sources, des groupements fabriquant ces sachets de substitution ont été déjà identifiés. Mais toujours est-il que ces emballages sont jusqu’à présent invisibles sur le marché. Doit-on attendre la fin du moratoire avant de mettre les emballages et autres sachets de substitution à la disposition des populations? Si c’est le cas, le gouvernement pourrait-il avec raison s’en prendre aux mis en cause? Combien ces sachets coûteront-ils ?

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Le petit commerçant pourrait-il s’en procurer aisément? Autant d’interrogations qui font aujourd’hui douter de l’efficacité de la mise en œuvre de cette loi, pour compter du 1er juin. Pour une mise en œuvre sans écueils, des dispositions adéquates doivent être prises par l’Etat et cela passe par la facilitation de la production (voire une production industrielle), et de la commercialisation des sachets de substitution. Seulement, en dehors des sensibilisations pour faire comprendre la loi, on constate aujourd’hui que les alternatives aux sachets proscrits sont loin d’être trouvées, ou du moins non accessibles au plus grand nombre.

Or, dans un contexte où le Bénin est entouré de pays comme le Nigeria, grand fabricant de plastiques, et que les frontières sont poreuses, la non disponibilité de ces alternatives peut constituer un grand handicap à la lutte contre les sachets plastiques. Avant de procéder aux représailles à partir du 1er juin, voilà donc autant de défis que devront relever les autorités pour une lutte effective contre les sachets plastiques non biodégradables

Une réponse

  1. Avatar de ALLOMANN
    ALLOMANN

    La mise en oeuvre de cette loi ne signifie aucunement la disparition totale des sachets plastiques. En effet, il existe des sachets bio dégradables qui peuvent être utilisés en même temps que les sacs de jute et autres. Bien entendu, ces sachets bio dégradables coûtent plus cher ….mais polluent moins l’environnement..

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