Autrefois pays démocratique, le Bénin tombe désormais dans les travers de la dictature à cause de la politique de restriction des libertés fondamentales chèrement acquises. Les différents actes du régime de la rupture tendent à saccager les acquis de la conférence nationale des forces vives de la nation. Et c’est ce qui fait débat en ce moment au Bénin depuis deux ans.
Il y a un embargo sur la liberté de manifestation au Bénin. Cette situation se traduit par la prise de décisions qui limitent les manifestations publiques depuis l’avènement du régime de la rupture, notamment celles à caractère revendicatif. Les béninois dans leur ensemble sont bien conscients de cette piteuse situation qui a cours depuis deux ans où le régime porte les griffes de la rupture. Et les étudiants sont encore sous le choc des actes attentatoires aux libertés de manifestation et d’association.
Philippe Noudjènoumè, premier secrétaire général du Parti communiste du Bénin (Pcb), a affirmé au cours d’une conférence de presse à Cotonou : « Depuis son arrivée à la tête de notre Etat, toutes les pratiques du régime de la rupture incarné par son chef, ne sont que des actes de violation des normes fondamentales ». Le professeur se désole du fait que les acquis démocratiques sont menacés depuis deux ans de gouvernance sans commune mesure. Il note aussi que la protection et la sauvegarde des libertés, le respect des droits de la personne humaine sont menacés.
« On observe de grands dérapages, et c’est des marches qui sont interdites, c’est des itinéraires qui sont désorientés… toute attitude portant à décourager les citoyens de manifester leur ras-le-bol face à certains actes que posent aujourd’hui nos gouvernants », a affirmé le secrétaire général de la Confédération des syndicats unis du Bénin (Csub), Christophe Houessinon.
Il appelle à une veille permanente pour venir à bout des assauts contre la règle démocratique. Les plus grandes manifestations démocratiques au Bénin, depuis la conférence nationale des forces vives de la nation, ce sont les grèves et marches. Mais le constat depuis deux ans est que le gouvernement pose des balises à la jouissance de ces libertés, pourtant consacrées par les textes fondamentaux. Suspension de nombreux médias à cause de leurs prises de position, intimidation massive des azcteurs politiques non-alignés…
« Ce qui est dérangeant, c’est qu’il n’est pas supportable de dire que c’est à l’ère de Patrice Talon qu’il y a des chaînes qui sont suspendues », se désole Gustave Assah le président du conseil d’administration du réseau Social Watch, une structure qu’il a dirigée six ans durant, avant de passer témoin. C’est donc avec la peur au cœur que des citoyens s’expriment, craignant des représailles politiques. La liberté d’aller et de venir, la liberté d’association, la liberté de s’organiser, la liberté d’expression, constituent les bases fondamentales de notre démocratie d’après Christophe Houessinon. Mais force est de constater que ces principes sont foulés au pied à la désolation de tous les citoyens.
Les libertés à l’épreuve de répression
Les actes du préfet du Littoral ont contribué au recul des libertés fondamentales au Bénin. Malgré l’appel du chef de l’Etat l’invitant à tempérer ses agissements, ce dernier persiste. Le dernier cas en date, est la prise d’un arrêté le 9 mars 2018, portant condition de recevabilité des déclarations de marches et autres manifestations publiques à caractère revendicatif.
« Il y a une autorité à Cotonou. Quand on dit qu’il faut respecter un itinéraire c’est non négociable », a martelé Modeste Toboula sur la radio nationale le 19 mars 2018.
Plusieurs marches aussi bien des femmes que du Front pour le sursaut patriotique (Fsp), ont été interdites par le préfet à Cotonou. Ces actes loin de faire grandir l’Etat de droit et la démocratie, ont fait basculer le Bénin dans une dictature presque révolutionnaire. Attention donc aux dérives autoritaristes
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