Absence de prisonniers politiques au Bénin : L’affirmation discutable de Talon au Vatican

En visite au Vatican la semaine passée, Patrice Talon a affirmé sur Radio Vatican qu’il n’y a pas de prisonnier politique au Bénin. Officiellement, cette réponse est vraie mais dans la réalité, Patrice Talon n’a servi qu’une demi-vérité puisque sous la bannière de la lutte contre la corruption, plusieurs opposants politiques sont sous les verrous.« A beau mentir qui vient de loin ». Au cours d’une interview accordée à Radio Vatican, Patrice Talon a affirmé en réponse à la question du journaliste qui lui demandait s’il y a des prisonniers politiques au Bénin : « Non, à ce que je sache il n’y a pas d’opposant en prison, il n’y a pas de prisonnier politique au Bénin ». Une réponse somme toute juste au regard des informations officielles. En effet, aucun homme politique n’est jeté en prison juste pour ses opinions politiques… Mais par la ruse politique, plusieurs hommes politiques sont jetés en prison par le truchement d’une opération nationale de lutte contre la corruption.

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Qu’ils aient pour noms Laurent Mètongnon, Atao Mohamed Hinnouho ou autres… Dans les dossiers qui les ont conduits en prison, on a du mal à ne pas croire à des acharnements politiques. Les accusations sont un peu forcées, et les procédures judiciaires n’ont pas respecté les règles de l’art. Dans le cas Laurent Mètongnon, le chef d’accusation a varié, les premières accusations se sont révélées fausses, puis après d’autres ont été agitées. Au finish, on l’accuse d’avoir reçu des pots de vin pour avoir fait un placement dans une structure bancaire en difficulté. Toutes ces accusations ont été battues en brèche, contredites brillamment par plusieurs sources proches du dossier.

Pourtant, le gouvernement et le parquet de Cotonou s’acharne à retenir des charges contre lui. Quant au député Hinnouho, il est poursuivi et jeté en prison en dépit de son état grabataire. Tout a été fait contre la décision du juge des libertés et de la détention, qui a rendu une ordonnance de non poursuite du député. Ces manigances font dire à beaucoup que ces hommes sont des prisonniers politiques. Dans une déclaration faite en réplique à cette déclaration du chef de l’Etat, Léonce Houngbadji du Fsp a démenti les propos de Patrice Talon, et confirmé qu’il y a bien des prisonniers politiques au Bénin.

Bien que n’étant pas en prison en effet, Léhady Soglo a dû fuir le pays pour échapper à une éventuelle arrestation. Son malheur est de n’avoir pas soutenu le candidat Patrice Talon, et de n’être pas venu se prosterner à ses pieds une fois qu’il a pris le pouvoir. Au total, on a l’impression que plusieurs opposants politiques sont en prison, sous la bannière des dossiers montés de toute pièce contre eux pour les mettre hors d’état de nuire

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