Nous apprenons au moment où nous mettons sous presse, que le gouvernement est finalement allé jusqu’au bout de sa logique. Selon des sources proches du dossier, les policiers auraient tenté hier jeudi 3 mai 2018, d’emmener de force le député et auraient rencontré l’opposition des médecins qui ont évoqué son état de santé encore fébrile.
Ce même jour, le procureur de la république aurait signifié au député qu’il est désormais, étant à l’hôpital, sous mandat de dépôt. Et pour rendre cet état de choses effectif, les policiers en faction ont été remplacés par des militaires. Plus encore, le procureur de la république aurait aussi signifié au député que son procès est fixé au mardi 8 mai 2018. Jour de procès qui correspond à celui où c’est le juge Azo qui est président du tribunal.
Le gouvernement est donc resté cohérent, puisque mercredi lors du point de presse d’après conseil des ministres, le ministre de la justice avait expliqué à la presse que le gouvernement veillera à ce que le député soit emprisonné. Interprétant que le mandat d’arrêt suppose, être placé dans une maison d’arrêt. Pendant que les avocats expliquent que la présence d’un mis en cause devant le juge sous le coup du mandat d’arrêt fait tomber celui-ci.
Le ministre de la justice est allé jusqu’à porter un jugement de valeur sur la décision des juges qui ont requis la relaxe au député. C’est en cela qu’on comprend la détermination du gouvernement à placer le député coûte que coûte derrière les barreaux. Certainement pour qu’il soit là où il ne peut plus se confier à la presse ou aux amis et collègues députés qui lui rendent visite. On ne peut pas banaliser les propos du député qui affirme que l’affaire des faux médicaments est une affaire entre le chef de l’Etat et lui-même. Il faut donc arrêter l’hémorragie verbale du député, qui risquerait de livrer à l’opinion des explications bouleversantes.
En le plaçant en prison, on est au moins sûr qu’il ne parlera presque plus. C’est donc la raison d’Etat qui s’impose sur la décision de la justice. Là où le juge des libertés et de la détention avait trouvé absence de flagrant délit sur l’ensemble des huit chefs d’accusations, le pouvoir aurait envoyé des juristes au laboratoire. Question de lui pondre des chefs d’accusation même fabriqués à la va-vite, qui devraient constituer un flagrant délit. Puisque c’est la seule condition pour que le député soit écroué en prison et jugé dans le cadre d’un procès. Ainsi se portent la bonne gouvernance et l’indépendance du pouvoir judiciaire au Bénin sous la rupture.
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