C’est le jeune avocat Me Akondé, qui a ouvert le bal des interventions des avocats de la défense, lorsque le juge Azo a décidé d’aborder le fond du dossier, après avoir rejeté les exceptions de nullité pour des raisons que lui seul connaît. Me Akondé a ainsi posé comme préalable avant tout débat sur le fond, que lui soient communiquées deux pièces essentielles à la base du placement sous mandat de dépôt de son client, Laurent Mètongnon : le rapport de la commission bancaire de l’Uemoa et celui de l’IGF. Un autre de ses confrères a renchéri, en demandant que lui soient communiqués aussi les noms des témoins de la partie civile, parce que la défense dispose de ses propres témoins, tant au sein de la Cnss qu’à la Bibe. S’en est suivi alors un débat plutôt confus, où la plupart des avocats de la défense se sont alignés sur la position de leur doyen, le bâtonnier Robert Dossou, qui a suggéré à juste titre que les débats sur le fond du dossier puissent enfin commencer, en attendant que le ministère public mette à la disposition de tous les pièces essentielles au dossier.
Cet argument avait l’avantage d’amener le tribunal à aborder pour la première fois le fond du dossier des rétro-commissions, d’autant plus que les prévenus ont déjà bouclé près de six mois de prison pour une procédure de flagrant délit. C’est alors que les avocats de la partie civile sont entrés en scène pour demander que la requête des conseils des prévenus soit satisfaite, afin qu’on ne continue pas d’accuser le tribunal de violer les droits de la défense.
Le ministère public va s’engouffrer dans la brèche ainsi ouverte, pour demander le report de l’audience, au motif que les pièces à produire sont volumineuses. Une perche que le juge Azo n’a eu aucune gêne à saisir pour repousser le procès au 5 juin 2018.
Ce qui a fait dire à certains observateurs que s’il y avait eu un minimum de concertation entre les nombreux avocats de la défense, dans le sens de la poursuite sans désemparer des débats malgré la non production des pièces réclamées depuis six mois, ces derniers auraient pu éviter de donner à la partie civile au parquet et au juge Azo, le bâton du dilatoire avec lequel il allait les frapper tous, eux et leurs pauvres clients.
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