Les Béninois de la diaspora sont nombreux à exceller dans biens des domaines d’expertise. Mais très peu d’entre eux, font preuve de patriotisme comme l’historien international Dieudonné Gnammankou, en mettant leur expertise au service de leur nation. Après plusieurs décennies d’absence, cet illustre historien avec les nombreuses connaissances acquises lors de son riche parcours, se consacre désormais au développement du Bénin. Longtemps resté dans la diaspora, il a décidé à présent de contribuer au développement de sa patrie en mettant son expertise au service de cette dernière et ce, depuis 2016. L’illustre historien Dieudonné Gnammankou. Consultant et conférencier international sur les Relations anciennes entre l’Afrique et l’Europe, l’homme s’est fait un long parcours grâce à ses nombreuses recherches et diplômes accumulés au fil des années tout en contribuant à sa manière à l’émancipation des peuples africains.
D’origine Mahi, une ethnie du sud Bénin cet historien panafricain est né en 1963 dans la ville de Tanda en Côte d’Ivoire. Après l’obtention de son baccalauréat, il décide de rentrer dans son pays. En 1983, l’homme entame son service militaire à Ouidah et fut affecté en mission d’enseignement au collège Notre Dame de Cotonou. La même année il obtint une bourse pour l’Union soviétique et embarque pour Moscou le 1er août 1984.
Le début d’une carrière florissante
Ce départ pour l’étranger lui ouvre non seulement les portes de la connaissance mais marque le début d’un historien engagé. Déjà en 1990, il sort titulaire d’un « Master of Art » de l’Université de l’Amitié des Peuples Patrice Lumumba en Russie. Suite à ce diplôme universitaire, Dieudonné Gnammankou dans la quête du savoir poursuit ses études universitaires et excelle dans le domaine des recherches historiques. C’est ainsi qu’il devient chercheur indépendant et conférencier international avec sa participation au colloque Unesco, « la Route de l’Esclave » à Ouidah en 1994 au Bénin.
L’historien béninois sera sollicité par plusieurs Universités parmi lesquelles Harvard University, Boston University, la Sorbonne, l’Ecole normale supérieure de Yaoundé, l’Université du Mali, l’Université de Toulouse pour donner des cours d’histoire.
En 1996, il sort un livre sur l’origine camerounaise du célèbre poète russe Alexandre Pouchkine. Intitulé « Abraham Hanibal, l’aïeul de Pouchkine » et paru aux Editions Présence Africaine, ce livre va révolutionner l’histoire en mettant fin à un siècle de polémique en Russie.
Cette découverte historique lui a valu plusieurs prix de reconnaissance dont celui du « Prix Pouchkine de la Fondation Russe pour la culture » ainsi que le « Prix du meilleur Livre Etranger sur Pouchkine au Salon international du livre de Moscou ». L’ouvrage est par la suite traduit en russe puis en anglais et est enseigné dans le domaine des études slaves partout dans le monde. Suite à cet exploit Dieudonné Gnammankou est considéré par l’éminent africaniste et académicien russe Appolon Davidson comme le « meilleur connaisseur de l’histoire de la Russie parmi les chercheurs africains dans le monde ».
Cette renommée va lui permettre la participation à plusieurs colloques internationaux un peu partout dans le monde en tant que spécialiste historien. De même, il enchaîne avec un Doctorat en Histoire et Civilisations de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris en 2000, puis une qualification de Maître de conférences en étude slave en France en 2001.
L’historien publie ses écrits sur les grands hommes africains dans le magazine « Jeune Afrique » dans cette même période. Toujours dans l’optique de contribuer au développement des peuples africains, il s’intéresse plus à la chaîne du livre en créant une Maison d’Edition dénommée « Dagan Editions » dès 2008 à Paris. Avec cette maison d’édition l’homme a publié des centaines d’ouvrages sur l’Afrique et les Caraïbes. Il est l’éditeur d’éminentes personnalités comme les footballeurs Samuel Eto’o et Didier Drogba, de célèbres écrivains tels Olympe Bhêly-Quenum, Serge Bilé ; le cinéaste camerounais Jean-Pierre Bekolo et bien d’autres grands noms d’Afrique, qu’il continue d’éditer jusqu’à ce jour.
De retour au Bénin
Après avoir vécu pendant plus de trente ans à l’étranger (6ans en Russie et 25 en France), et sillonné le monde, l’homme se consacre désormais à sa patrie. En 2016, il rentre au Bénin et s’installe dans la capitale politique Porto-Novo, avec son épouse Joëlle Esso (artiste vocaliste camerounaise) et ses enfants. Dieudonné Gnammankou est depuis fin 2016 enseignant-chercheur au Département d’Histoire et d’Archéologie de l’Université d’Abomey-Calavi. De commun accord avec son épouse, il créé le Centre Akangan, un espace culturel spécialement dédié à la littérature africaine en particulier, et du monde en général.
En 2017, ils organisent la 1ère édition de la « Fête du livre de Porto-Novo », avec la participation de grands acteurs de la chaîne du livre. Même si la rentabilité d’un centre culturel n’est pas chose aisée au Bénin, l’homme croit fort en sa contribution au développement de la culture béninoise. Réaliste et optimiste, l’historien ne manque pas de signifier qu’en dépit des difficultés, il compte apporter sa pierre à l’édifice pour le développement culturel de son pays.
« Je suis venu pour rester et j’ai la certitude que cela va prendre avec le temps ». C’est d’ailleurs cette détermination qui le pousse à organiser du 19 au 22 avril 2018 au lycée Béhanzin, la 2e édition de la « Fête du livre de Porto-Novo », qui a connu un franc succès du côté des auteurs même si la population ne s’est pas déplacée en grand nombre. Néanmoins Dieudonné Gnammankou n’en demeure pas moins engagé. Il enchaîne avec d’autres activités à la fois ludiques et instructives à l’attention des jeunes pour drainer plus de monde avec le temps. Aussi prévoit-il, aller au contact de la jeune création en associant les jeunes écrivains, les slameurs, les illustrateurs de bandes dessinées et autres pour une meilleure visibilité du centre mais aussi pour un plus grand impact.
Toujours dans la dynamique de partager ses expériences, de mettre son savoir-faire au profit de la littérature africaine, il accepte sur proposition du journaliste culturel et Directeur de Publication de la plateforme panafricaine Dekartcom.net, Esckil AGBO, de présider le Conseil scientifique des Rencontres Internationales du Livre du Bénin-Beninlivres, une biennale entièrement dédiée au livre africain.
En ce qui concerne le développement de la culture dans sa globalité, le directeur des Editions Dagan pense que le Bénin est en passe de connaître un réel essor. Avec le Programme d’action du gouvernement (Pag) du président Patrice Talon, qui prévoit un certain nombre de réformes dans le secteur du Tourisme et de la Culture, il est convaincu d’un aboutissement heureux même si cela demande beaucoup d’engagement de la part de chacun des Béninois.
Laisser un commentaire