Reprise des marches de soutien au Bénin : La caution tacite de Talon

A l’arrivée du Président Patrice Talon au pouvoir le 06 avril 2016, il dénonçait les marches intempestives de soutien organisées sous le régime du Président Yayi Boni.Il estimait que ces manifestations sont des formes de louange et de culte de la personnalité, voué au chef de l’Etat. Par conséquent, il ne voulait de marches pour soutenir ni sa personne, ni ses actions. Or, depuis quelques jours, de nombreuses marches de soutien à Talon se déroulent à travers le pays, sans pour autant embarrasser le Président. Beaucoup pouvaient penser que le Président Patrice Talon est farouchement hostile au culte de personnalité et au populisme. Il a tôt fait d’avoir dénoncé les manifestations de soutien à son prédécesseur, qu’il qualifiait de dérives totalitaires de Yayi Boni.

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Aujourd’hui, les marches de soutien sont organisées sous son régime, par ses partisans et les proches du pouvoir, et il manque de courage pour les interdire. Au contraire, il déclarait la semaine dernière sur Radio Vatican, lors de sa visite au Saint Siège, qu’il souhait une révision de la constitution pour intégrer cette interdiction. Il poursuit en faisant savoir qu’étant donné l’échec de la révision de la constitution, il ne se trouve pas dans l’obligation d’empêcher les marches populaires à sa gloire dans le pays.

Le chef de l’Etat a omis de dire qu’il n’a pas eu droit à la révision de la constitution avant de prendre un décret pour interdire l’utilisation des gyrophares par les véhicules officiels, dans la circulation. Le Président Patrice Talon n’est pas sans savoir qu’aucun texte n’interdit les marches de protestation autorisées, mais c’est sous ses yeux que le préfet du département du Littoral Modeste Toboula, a tracé la ligne rouge à Cotonou contre la marche de protestation des étudiants sur le ministère de l’enseignement supérieur.

Ces étudiants ont subi les affres de la police à coup de gaz lacrymogène et de matraque. De la même manière, le chef de l’Etat a suivi les conditions dans lesquelles le préfet Toboula a malmené devant la Bourse du travail, les femmes des marchés et les artisans du Bénin, qui voulaient marcher sur la présidence de la république pour protester contre la cherté de la vie. Ces manifestants conduits par Madame Thérèse Waouwa, ont été dispersés par la police. Et le même préfet Toboula interdit aujourd’hui toute manifestation tendant à contester les actions du chef de l’Etat. Les membres du Front pour le sursaut patriotique (Fsp) en savent quelque chose.

Les partisans de Talon dans les marches de soutien

Dans le même temps, Maître Adrien Houngbédji, président du Parti du renouveau démocratique (Prd), devenu subitement au lendemain de l’élection présidentielle de 2016 un des partisans de Patrice Talon, a bénéficié du soutien du gouvernement et des moyens de l’Etat pour organiser à Porto-Novo une gigantesque marche de soutien au Président de la république avec des banderoles et des affiches à l’effigie de Patrice Talon.

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Adrien Houngbédji avait à ses côtés la ministre Mathys Adidjatou du travail et de la fonction publique et son collègue de l’énergie Jean-Claude Houssou sans oublier le préfet de l’Ouémé Joachim Apithy. Le deuxième vice président de l’Assemblée nationale Robert Gbian n’a pas manqué de l’occasion pour faire marcher les populations de Bembèrèkè pour louer et magnifier le Président Talon.

A sinendé aussi les partisans de Talon ont marché sans inquiétude. A l’analyse de la situation, le chef de l’Etat se rend compte que ses réformes intempestives l’ont rendu impopulaire et il a du mal à convaincre les béninois sur sa politique. La seule voie qui s’offre à lui est de permettre à ses partisans de forcer sa popularité pour montrer à la face du monde qu’il est aimé de tous. C’est pourquoi il n’accepte plus les points de vue contraires à sa politique. Agir de cette manière, il tombera dans le populisme et dans le culte de personnalité qu’il rejette depuis son arrivée au pouvoir.

D’autres marches de soutien sont en préparation et le président Talon n’est plus dans une position où il peut interdire ce genres de choses, qui au lieu de l’auréoler le ridiculisent en raison de ses premières positions contre les marches de soutien. Sinon, s’il voulait effectivement la disparition des marches de soutien à sa personne et à ses actions, le Président Patrice Talon, par un décret présidentiel, allait depuis longtemps interdire ces agissements dans le pays au lieu d’affirmer sur Radio Vatican qu’il n’est pas en mesure d’empêcher les marches de soutien parce que sa révision de la constitution a échoué. Le Président Talon, s’il est convaincu que les marches de soutien n’apportent rien au développement du pays, il doit simplement par un décret les interdire pour le bien du peuple.

2 réponses

  1. Avatar de Dos
    Dos

    Et alors il a vomit et a ravalé ses vomissures

  2. Avatar de Baboum
    Baboum

    Et alors??

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