Amendement de la constitution pour un grand nombre de femmes : De la poudre aux yeux …

Parmi les amendements de la constitution qui seront soumis au référendum figure l’augmentation du nombre de femmes à l’Assemblée nationale. A y voir de près, l’effectif réservé à l’hémicycle est forcément ridicule à la gent féminine qui représente 52% de la population béninoise.Depuis le vote du référendum sur la constitution du 11 décembre 1990 intervenu le jeudi 05 juillet 2018 à l’Assemblée nationale, les chapelles politiques favorables au régime de la Rupture ne cessent de mobiliser les femmes pour dire que le moment est enfin venu pour elles d’être élues massivement comme députés à l’Assemblée nationale. A l’analyse de la situation, l’on se rend compte que la proposition faite aux femmes pour aller à l’Assemblée nationale n’est qu’un pur marché de dupe. Si l’on vote effectivement pour l’amendement, les femmes auront 24 sièges sur les 82 que compte aujourd’hui l’Assemblée nationale béninoise.

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Ainsi, le désir de remplir en grand nombre les femmes à l’Assemblée nationale restera un vœu pieux. A la fin, elles n’auront que leurs yeux pour pleurer à chaudes larmes parce qu’elles auront cru aux promesses fallacieuses des acteurs politiques de la mouvance qui s’activent actuellement à les manipuler en les incitant d’accepter d’aller au référendum comme si c’est l’unique voie pour elles d’avoir droit au chapitre et de réaliser leurs rêves d’être des élues à l’Assemblée nationale.

Ces acteurs politiques étant des manipulateurs de premier rang trouvent en la femme béninoise la proie facile pour faire croire au Président Patrice Talon que les femmes, la couche majoritaire du pays, sont prêtes pour le référendum. Ces femmes considérées comme des moutons de Panurge se comportent encore comme un bétail électoral au service de la pègre politique qui n’a jamais manqué une seule occasion pour les tirer vers le bas et les jeter après à la poubelle après en avoir suffisamment profité d’elles comme étant des êtres inférieurs à l’homme incapables de prendre résolument leurs destins en main.

Sinon, comment des femmes béninoises d’aujourd’hui, descendantes des intrépides Amazones tant admirées et célébrées à travers le monde pour leur combativité, pouvaient-elles croire que le référendum leur ouvrira la voie pour leur présence massive à l’Assemblée nationale ? Elles veulent simplement s’accrocher à la broutille, à la facilité et au favoritisme au lieu d’aller au charbon.

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Le combat des femmes est ailleurs

Aucun combat politique ne se gagne dans la facilité. La tâche n’est pas facile aussi pour les hommes. Ils sont toujours obligés d’affronter de dures épreuves pour obtenir des places qui leur reviennent dans les arènes politiques. Les femmes sont souvent absentes lors de ce combat et imputent à tort la responsabilité aux hommes à l’origine de leur absence aux prises de décisions engageant la vie de la nation. L’article 26 de la constitution béninoise du 11 décembre 1990 dispose : « L’Etat assure à tous l’égalité devant la loi sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion, d’opinion politique et de position sociale ».

Le même article précise en son premier alinéa : « L’homme et la femme sont égaux en droit………. ». Ainsi, à la lecture de cette disposition constitutionnelle, le combat des femmes devrait se situer dans la modification du code électoral pour exiger que sur les listes électorales des partis politiques pour les élections législatives, municipales, communales et locales qu’une femme soit positionnée chaque fois derrière un homme.

De ce fait, l’on enregistrera un grand nombre très important de femmes dans les instances de décision. L’autre combat à mener est d’exiger au chef de l’Etat Patrice Talon de nommer le nombre égalitaire de femmes au gouvernement et à la tête des autres structures de l’Etat si ce dernier considère les femmes comme des valeurs capables de contribuer aussi au développement de la nation.

Les femmes auront le droit de cité dans la sphère politique et mériteront respect et considération dans le pays plutôt que de leur miroiter des strapontins qui auront un caractère de faveur envers les femmes. Cette option est largement mieux pour les femmes plutôt que de les voir derrière un hypothétique référendum qui n’apportera pas grand-chose à elles. A présent, c’est aux femmes de savoir faire le choix entre se laisser manipuler pour des miettes et faire le combat pour mériter leurs places au milieu des hommes. C’est le combat de tous les jours à mener pour le rayonnement des qualités et les talents de la femme béninoise.

Une réponse

  1. Avatar de GbetoMagnon
    GbetoMagnon

    « Le combat des femmes est ailleurs ». Et pour cause : http://www.france24.com/fr/20180629-actuelles-benin-mariages-forces-tradition-saoudiennes-feministes-prison-films-animation-rea

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