Par deux fois des tentatives de modification de la constitution se sont soldées par des échecs. A chaque fois, la communication du gouvernement sur la question emporte une grande partie de la cause de l’échec. Ainsi en a-t-il été pour le projet de révision en avril 2017 et de l’amendement de la constitution en juillet 2018.Pour la première tentative qui concernait la révision de la constitution proposée par le gouvernement au parlement en mars 2017, la communication gouvernementale était grandement responsable de l’échec enregistré. Pourtant l’annonce du projet de révision de la constitution dans le cadre de la campagne électorale du candidat Patrice Talon, avait enregistré une grande adhésion. L’opinion semblait s’accorder avec le chef de l’Etat sur la nécessité de revoir certaines dispositions de la constitution.
Comme il l’avait annoncé pendant sa campagne d’initier à la révision lors des premiers mois de sa gouvernance, Patrice Talon créée la commission de réformes institutionnelles et politiques qu’il installe le 6 mai 2016. Avec à sa tête Pr Joseph Djogbenou et Pr Joël Aivo comme rapporteur, cette commission dépose son rapport en juillet 2016. C’est alors que commence les soucis de communication. D’abord on remarquera qu’en dehors de la synthèse du rapport des travaux lu par le Pr Aivo, le reste du document est reste mystérieux. Aucune communication du gouvernement sur la question de juillet 2016 jusqu’à ce que ce texte soit proposé au parlement en mars 2017.
Cette réapparition subite de ce texte en mars 2017 a laissé planer le doute et des suspicions auprès de l’opinion. En gardant des mois de silence sur ce projet de révision de la constitution, le gouvernement a permis de faire prospérer des suspicions et des arguments qui ont conduit à son rejet du projet au parlement en avril 2017. Après l’échec de cette révision, le Président de la république a déclaré à travers des médias qu’il se donne le temps d’apporter quelques réajustement au texte rejeté et qu’il le réintroduira à bon temps.
Puis c’est encore le silence du gouvernement jusqu’à ce qu’à partir de mai 2018, la rumeur d’une proposition de loi portant sur l’amendement de la constitution se confirme à travers l’organisation d’un séminaire parlementaire sur la question. Le gouvernement qui soutenait les députés de la majorité parlementaire, initiateurs de cette proposition de loi, n’a pas fait de sortie médiatique pour expliquer à l’opinion en quoi cette proposition emporte son adhésion.
Il a laissé certains députés du Bmp étaler des maladresses langagières et verser dans l’excès de confiance. Le résultat à l’arrivée est celui que tout le monde connait. L’issu du vote ayant entraîné l’organisation du référendum, le gouvernement qui sera bénéficiaire du vote favorable du référendum ne dit toujours rien. Un silence qui laisse encore la place aux députés du bloc de la majorité parlementaire qui ne trouvent comme argument de persuasion que le fait de rendre les députés de la minorité parlementaires responsables de l’échec du vote au parlement. Ils ne trouvent pas d’explications aux récriminations des députés de la minorité parlementaire portant sur l’absence du consensus ou encore sur l’intégration des suggestions faites par des personnalités invitées au séminaire parlementaire. Le gouvernement a plus intérêt à situer l’opinion sur la tenue ou non de ce référendum au lieu de laisser les députés du Bmp continuer d’annoncer l’imminence d’un référendum qui pourrait devenir un canular.
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