Putsch au Burkina Faso : La version des accusés

Le procès du très médiatique putsch manqué a repris le mardi 03 Juillet avec son lot de questionnement. Les moments marquants sont sans nul doute le témoignage à la barre des accusés qui sont majoritairement des soldats de l’ex RSP (Régiment de Sécurité Présidentielle). Il n’y a pas eu de révélations chocs, on a vraiment l’impression d’être en train de tourner autour du pot. Entre soldats qui mettent en cause les agissements de Yacouba Isaac Zida, ancien premier ministre sous la transition, pour justifier l’acte du putsch et ceux qui affirment que le Général Gilbert Diendéré était bel et bien le commanditaire du coup d’État, l’opinion publique est de plus en plus perplexe.

Le Général Diendéré, tête pensante du coup d’État

Ancien membre du Régiment de Sécurité Présidentielle, l’adjudant Florent Nion qui était à la barre affirmait ceci : « Le général Diendéré a fait faire le coup d’État », il avoua ensuite qu’il a été informé de ce qu’un coup d’État devrait s’opérer et qu’il a dû malgré lui y prendre part : « Si je n’avais pas accepté, je ne serais peut-être pas là aujourd’hui a la barre » dit-il en substance.

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Les faits qui lui sont reprochés sont entre autres : attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coup et blessures sur 42 personnes, incitation de un ou plusieurs militaires à commettre des actes contraires à la discipline militaire.

« Je reconnais partiellement les faits » a-t-il répondu au président du tribunal, qui lui demande ensuite de s’expliquer. Il relate alors les faits suivant.

Le 15 septembre 2015, l’adjudant Jean Florent Nion membre de la garde de l’ex président de la transition, Michel Kafando était de garde. Le major Eloi Badiel et le sergent chef Roger Koussoubé lui font savoir que sur instruction du Général Gilbert Diendéré, ils devraient faire un coup d’État.

C’est ainsi qu’après de nombreuses tractations et combines en tout genre, le coup d’État se mettait en place. Les soldats firent ensuite irruption à l’intérieur de la présidence du Faso où se tenait le conseil des ministres. Le président Kafando, le premier ministre Zida et 02 membres de son gouvernement furent pris en otage.
Pourquoi donc l’adjudant Nion n’a-t-il pas refusé de prendre part au putsch.

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« Si j’avais dit autre chose, ce n’est pas évident que je serais devant votre barre pour discuter (…) Même si tu n’es pas d’accord, ce n’est pas à tout moment qu’on peut refuser. Ce refus peut occasionner des conséquences très graves » dit-il pour sa défense.

Les plans funestes de Yacouba Isaac Zida

Autre accusé, autre version. Le mardi 03 Juillet c’était le sergent chef Zerbo Laoko Mohamed qui fut appelé à la barre. Pour lui, le putsch manqué est la résultante des projets de l’ex haut gradé du RSP. A l’en croire le Général Yacouba Isaac Zida a tenté de corrompre une frange des éléments du RSP pour qu’ils assassinent le Général Gilbert Diendéré et d’autres officiers tels que Boureima kéré, lui aussi issu du RSP. Il affirme que les soldats qui ont fait allégeance a Yacouba Isaac Zida ont été appréhendés 03 mois avant le putsch avec à leur possession des armes, de la drogue et de fortes sommes d’argent.

L’accusé alla plus loin en dénonçant un supposé plan du Général Zida qui voulait prendre le pouvoir entre septembre et octobre et installer des cellules occultes partout au Burkina.

Le procès du putsch manqué de septembre 2015 est un vrai serpent de mer. On a l’impression d’être en face d’une équation à multiples inconnues dont la résolution ne se fera pas tout de suite.

Il existe encore beaucoup de zones d’ombres et non dits autour de cette affaire et le procès actuel en est la parfaite illustration. Mais, la vérité fini toujours par triompher et l’on saura tôt ou tard les tenants et les aboutissant de cette affaire

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