Comme un secret de Polichinelle, la constitution béninoise n’a jamais été révisée depuis son adoption par le peuple le 11 décembre 1990. Toutes les tentatives ont échoué malgré les initiatives des acteurs politiques. La dernière est intervenue le jeudi 05 juillet 2018 à l’Assemblée nationale où les députés du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) ont donné toutes les assurances au chef de l’Etat pour procéder coûte que coûte à l’amendement de la constitution. Malheureusement, ils ont encore échoué. Faciliter une meilleure représentation des femmes dans les institutions de l’Etat, constitutionnaliser l’abolition de la peine de mort ainsi que le Cour des Comptes et parvenir à l’organisation des élections groupées avec la modification de la durée de mandat des députés et du Président de la république tels ont été les points proposés par les députés pour l’amendement de la constitution du 11 décembre 1990.
De prime abord, les députés de la majorité parlementaire savaient très bien que le projet de révision de la constitution déposé par le Président Patrice Talon à l’Assemblée nationale a connu un échec cuisant le 04 avril 2017 en raison non seulement du flou qu’il y avait autour de certains articles, mais surtout à cause du refus du peuple qui espérait le Président de la république sur le terrain du développement et notamment dans l’amélioration des conditions de vie économique et sociale des béninois et non dans la révision pour des raisons purement politiques. Cette fois-ci, les députés du Bloc de la majorité parlementaire connaissaient plus que quiconque la volonté populaire qui ne souhaite pas la révision de la constitution.
Avec à leur tête le président de l’Union fait la Nation (UN) Bruno Amoussou et le président de l’Assemblée nationale Maître Adrien Houngbédji, les députés de la majorité parlementaire ont convaincu le chef de l’Etat de la possibilité pour eux, de modifier la constitution sans coup férir. Ils ont démontré au Président de la république qu’ils peuvent mobiliser les 4/5 des députés pour arriver à leurs fins. Erreur. Le camp des députés de la minorité n’est pas encore démobilisé.
Les députés du Bmp pouvaient interrompre le vote à l’Assemblée nationale même au moment où ils se sont rendus compte qu’ils n’allaient pas obtenir le nombre de députés nécessaire pour procéder à l’amendement de la constitution surtout étant donné que les négociations avec les députés de la minorité parlementaire n’ont pas abouti. Malheureusement, les députés du Bmp ont décidé de foncer tout droit dans le mur en mettant le chef l’Etat en difficulté face au peuple. C’est-à-dire en faisant basculer le processus sur la voie référendaire.
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