Le vote négatif à l’amendement de la constitution intervenu le jeudi 05 juillet 2018 à l’Assemblée nationale donne l’occasion à certains compatriotes de faire croire à l’opinion publique que la minorité parlementaire est formellement contre la promotion de la femme dans les institutions de l’Etat.Leurs agissements ont pour motif d’opposer les femmes aux hommes dans le pays et de distraire les Béninois. La race humaine ne compte que deux (02) sexes sur la terre : l’homme et la femme. Les deux sont complémentaires et l’un ne peut vivre sans l’autre. L’homme a son rôle, la femme aussi. Aujourd’hui, la femme aussi joue le rôle de l’homme dans bon nombre de situations. C’est en cela que l’homme volontairement a décidé depuis des lustres d’accompagner la femme dans ses actions pour son épanouissement.
Dans beaucoup de contrées, certaines catégories de femmes sont célébrées, adulées et respectées dans leurs milieux de vie. Il y en a qui sont hissées au rang de reines, de dignitaires et d’autorités vénérées par les hommes. Au Bénin, les hommes n’ont jamais été contre l’ascension des femmes. Au contraire, ils continuent de contribuer à leur promotion dans la société. Il n’a jamais été un drame dans notre pays de voir les femmes occuper les hauts postes de responsabilité comme présidentes d’institutions de l’Etat, ministres, ambassadrices, députés, directrices de sociétés et offices d’Etat etc.
Cette promotion de la femme n’a jamais été possible sans la volonté et le soutien sans faille des hommes. Tout le temps, les hommes ont toujours cherché les voies et moyens pour assurer l’épanouissement de leurs épouses, sœurs, cousines, nièces, tantes, belles-sœurs, belles-mères, mères etc. Mais certaines personnes continuent de dire que les hommes constituent un obstacle pour l’évolution de la femme dans notre société.
La femme doit prendre conscience
Le malheur des femmes, c’est sans nul doute encore les femmes. Comment se fait-il qu’elles s’entendent sentimentalement à gruger les hommes et alors qu’en politique, elles ne se battent pas pour élire massivement les femmes aux postes de responsabilité lors des joutes électorales. Selon les statistiques, les femmes représentent 52% de la population béninoise.
Depuis 2001, Maître Marie-Elise Gbèdo est toujours candidate à l’élection présidentielle au Bénin. Paradoxalement, les femmes ne se sont jamais mobilisées massivement pour la porter à la magistrature suprême. Son score est toujours à la limite décevant. Les femmes au Bénin n’ont pas confiance en leurs sœurs qui veulent occuper les postes de responsabilité. Les femmes ont tout le temps été nommées dans notre pays.
Malheureusement, celles-ci ne se sont jamais préoccupées des conditions de vie de leurs sœurs des villes et campagnes qui n’ont pas bénéficié des mêmes chances qu’elles à tel point qu’elles disparaissent dans la nature après avoir joui pleinement des faveurs et avantages liés à leurs postes.
Combien sont encore les femmes nommées ministres ou élues députés à se battre pour la promotion de la femme dans le pays ? Elles se sont fondues dans la nature comme le sel dans l’eau. Aujourd’hui encore, à l’Assemblée nationale, en dehors de Madame Rosine Vieyra Soglo qui défend non seulement la cause des femmes, mais également celle des hommes, combien de femmes députés montent au créneau pour soutenir le droit des femmes ?
Elles sont souvent muettes comme des murs. C’est souvent des hommes qui réagissent en leurs nom et place. Dans ce cas, pourrait-on encore dire que les hommes sont contre le bien-être des femmes au Bénin ? Le projet d’amendement de la constitution concernant la représentativité des femmes comporte un piège. Il ne suffit pas de remplir l’hémicycle de Porto-Novo de femmes pour dire que l’on est en train de faire la promotion de la femme. Il faut avoir au contraire des femmes militantes combattantes et engagées qui rivalisent avec les hommes sur le terrain pour mériter leurs places.
Sinon, si l’on doit engorger l’Assemblée nationale des femmes par favoritisme, l’on risque d’avoir des femmes qui n’auront pas à défendre les femmes. Plutôt celles qui combleront le vide et disparaîtront à la fin de leurs mandats. Il revient aux femmes engagées en politique de prendre conscience de leurs rôles dans la société et d’engager le combat pour s’affirmer non pas seulement comme femme mais comme êtres humains à part entière.
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