Bénin – RIMS : L’exercice du journalisme au temps de la révolution au cœur des discussions

La deuxième édition des Rencontres intergénérationnelles des médias (Rims) s’est déroulé ce jeudi 19 juillet 2018 au siège du groupe de presse Educ’action. L’invité d’honneur de la séance était Noël Allagbada qui s’est entretenu avec les journalistes, anciens comme nouveaux, sur l’exercice du journalisme au temps de la révolution et les défis que la presse béninoise devra relever pour son rayonnement. Comment les journalistes travaillaient-ils au temps de la révolution ? Quelles sont les contraintes auxquelles ils ont été confrontés et les défis qu’ils ont eu à relever pendant cette période ? C’est autour de ces questions que s’est déroulée la deuxième édition des Rencontres intergénérationnelles des médias (Rims). Cette rencontre périodique est une initiative du groupe de presse Educ’action. Elle a eu comme invité d’honneur, le journaliste et expert formateur en média, Noël Allagbada. Ce dernier a évoqué, avec les participants, son parcours lors de la révolution au Bénin.

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La presse était-elle libre au cours de la révolution ? La réponse à cette question, est à relativiser selon Noël Allagbada. Pour le journaliste, certes la liberté de presse n’était pas telle qu’elle l’est aujourd’hui dans le pays cependant il n’y avait trop de difficultés dans l’exercice du métier.

«Dans l’absolu, on peut dire qu’il n’y avait pas comme nous l’avons aujourd’hui la liberté de presse. (…). Ce qui s’imposait à nous c’est quoi ? La primauté des actes du parti sur tout ce que vous diffusez. C’est aussi, au plan international, la position du parti par rapport à l’actualité internationale. (…) Il y a des termes qu’il ne faut pas employer.», a expliqué l’homme qui a fait partie de la première promotion de l’école de journalisme Cesti du Sénégal et qui fit ses premiers pas en journalisme dans les années 70.

Cette relative absence de contraintes pourrait s’expliquer d’après lui, par le fait que la ligne éditoriale des journalistes épousait en ce moment-là la ligne politique. « Nous n’avions pas un organe de censure qui vient nous dire que pour tel élément vous allez mettre tel titre, pour tel élément vous allez mettre tel propos. C’est nous même qui devrions prendre ces responsabilités-là de choisir les informations que nous devions diffuser mis à part les déclarations politiques du parti et les conseils des ministres qui devaient être diffusés intégralement.», a ajouté Noël Allagbada. D’après le journaliste fait commandeur de l’ordre national en 2016, tout était une question de conviction personnelle et de la compréhension qu’on a du métier.

Dans ses réponses, Noël Allagbada a aussi fait un peu l’historique de la naissance de l’Odem, l’organe d’autorégulation de la presse béninoise. Ce dernier a été créé pour contrôler les délits qui se multipliaient dans la profession et qui s’accentuent depuis l’avènement du pluralisme. Selon Noël Allagbada, la presse béninoise a beaucoup de problèmes et il faudra que les professionnels aient le courage d’en discuter véritablement pour les résoudre. Il faudra aussi, selon le journaliste, que la presse béninoise relève le défi de son positionnement dans l’espace social.

La rencontre a enregistré la présence et la participation de plusieurs autres acteurs des médias. Il s’agit entre autres, de l’adjoint du Directeur général des médias, Mr Lévy Ayéyémi, représentant la ministre de la communication, du Chargé de communication et de capitalisation des acquis au Pnud, Mr Paul Douakoutché. Fortuné Sossa de l’Odem, Mama Agueh de la Haac et le journaliste Ali Idrissou-Touré ont aussi marqué la séance par leur présence. Cette deuxième édition des Rims a pris fin avec la remise d’attestations par le groupe de presse Educ’action à onze (11) de ses stagiaires.

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