Bénin : Des Osc interpellent le gouvernement sur la nocivité des pesticides

Le collectif des organisations de la société civile opérant dans les secteurs de l’environnement et de l’agriculture s’inquiètent de l’utilisation intensive des pesticides et fertilisants chimiques de synthèse dans l’agriculture au Bénin.Ils l’ont fait savoir jeudi 30 août 2018 à travers une conférence de presse au cours de laquelle, ils ont fait part des conséquences néfastes de ces produits sur l’environnement et l’être humain puis appelé le gouvernement à promouvoir une politique agricole moins dépendante des engrais et pesticides chimiques de synthèse. Tous les pesticides et engrais chimiques de synthèse dégradent l’environnement et constituent des sources de maladies pour l’être humain. Il faut donc en finir avec leur utilisation et revenir à une agriculture bio.

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C’est l’information qu’ont tenu à faire savoir à l’opinion publique nationale, régionale et internationale, les Organisations de la société civile de l’environnement et de l’agriculture réunis au sein du collectif « Stop pesticides au Bénin ». Ils ont, à cet effet, organisé ce jeudi 30 août 2018, une conférence de presse au cours de laquelle, ils ont exposé les méfaits de ces produits de l’industrie chimique agricole et donné quelques pistes au gouvernement pour un retour sans écueil à une agriculture plus biologique.

5.500 enfants empoisonnés chaque année dans le monde par les pesticides

Selon le professeur Michel Boko, porte-parole du collectif, jusqu’à 3 millions de personnes sont affectées chaque année dans le monde, du fait des pesticides. Parmi ceux-ci 200 milles perdent la vie. Les enfants ne sont pas non plus épargnés. 5.500 enfants sont empoisonnés chaque année par l’eau et les aliments contaminés par les pesticides, renseigne le professeur qui s’est basé sur une étude effectuée par l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms)  en 2002.

Les engrais chimiques ne sont pas non plus du reste dans la tragédie qui menace la planète entière et qui n’épargnera aucun pays si rien n’est fait, affirment les conférenciers. Pour étayer son argumentation, le collectif Stop pesticides au Bénin a fait visionner à l’assistance, deux téléfilms.

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Le premier a porté sur les affections causées par  l’utilisation du glyphosate en Argentine. Le second a porté sur une étude du professeur Gilles Eric Séralini sur les conséquences néfastes des pesticides et des Organismes Génétiquement Modifiés (Ogm) sur les organismes vivant. Une étude qui a démontré que les deux produits utilisés ensemble ou séparément affectent les reins, les poumons et le sang causant ainsi entre autres des tumeurs et des cancers.

Une situation également très alarmante au Bénin

Pour le collectif des Osc de l’environnement et de l’agriculture, la situation est également déplorable au Bénin contrairement à ce qui se dit. Le souci d’augmenter la production et la productivité agricole a conduit gouvernements et agriculteurs à se tourner vers une utilisation massive et abusive des molécules chimiques de pesticides et d’engrais. De 554 900 litres d’insecticides utilisés en 2008/2009, le Bénin est passé à 2. 436 500 litres uniquement pour le coton, selon l’Ons et la Sonapra, renseigne le prof Michel Boko. Et cette utilisation n’est pas sans conséquences.

« Des analyses menées par le Service de Protection des Végétaux (Svp) en 1999 ont révélé une utilisation excessive et un taux élevé de prévalence de résidus toxiques de pesticides chimiques de synthèse dans les légumes, le lait, les graines stockées etc. », a déclaré le professeur qui va encore plus loin en citant une étude réalisée en 2006  par son collègue le professeur Houéyissan et qui a démontré que  60 000 maraîchers au Bénin ont été exposés aux pesticides chimiques de synthèse.

Les sédiments et espèces aquatiques ne sont pas non plus épargnés par cette contamination aux pesticides. Selon une étude du professeur Elisabeth Yèhouénou, 21 résidus de pesticides organochlorés et organophosphorés ont été identifiés tout le long du fleuve Ouémé tandis que 40 espèces aquatiques ont disparu des eaux à cause de la présence des pesticides.

Le gouvernement appelé à promouvoir une agriculture moins dépendante des pesticides et engrais chimiques

D’après les conférenciers, les importations et les utilisations abusives des pesticides et engrais chimiques de synthèse au Bénin sont non seulement dangereux pour les populations et l’écosystème mais aussi en contradiction totale avec les dispositions légales et réglementaires ainsi que les engagements internationaux pris par le pays.

Aussi appellent-ils le gouvernement à développer une politique à long terme « zéro intrant chimique de synthèse » notamment pour les zones particulièrement sensibles, à mettre en place des procédures impartiales et indépendantes pour l’évaluation des risques et l’homologation des pesticides, prévoyant l’obligation pour les fabricants de fournir des informations complètes et à prioriser et promouvoir des plans d’action nationaux et internationaux exhaustifs comportant des mesures incitatives pour promouvoir des solutions de substitution aux pesticides dangereux puis fixer des objectifs de réduction contraignants, mesurables et assortis de délai.

5 réponses

  1. Avatar de gombo
    gombo

    Le veritable probleme est que la mafia qui nous gouverne s.’est enrichie et s’enrichit de la distribution de ces poisonschimiques…
    Cherchez les representant au Benin des producteurs de poisons chimiques appeles engrais ou pestucides comme Bayer et autres et vous verrez Talon et ses copains de la Sodeco…
    Voulez qu’ils scient la branche qui les portent ?
    C’est eux qu’il faut scier pour avoir des chances de resoudre le probleme ecologique

  2. Avatar de Tchité
    Tchité

    Talon n’a pas le temps de lancer (financer) des recherches sur de nouveaux modeles. Lui, il s’en fout, les gens (pauvres) qui n’ont meme pas 100 francs pour acheter « Mikpo Go kpo » et qui travaille tres dur les champs de coton, peuvent mourir de cancer, lui c’est son fric qui l’interesse, rien d’autre.

  3. Avatar de GbetoMagnon
    GbetoMagnon

    L’agriculture béninoise est si peu développée et déjà intoxiquée par les engrais et pesticides dont les pays développés cherchent à se débarrasser.
    Eux ont un vrai souci, c’est la transition entre le modèle existant – largement intensif et dépendant des pesticides et des engrais – et les nouveaux modèles (aquaponie : culture bio, etc…).

  4. Avatar de GbetoMagnon
    GbetoMagnon

    L’agriculture béninoise est si peu développée et déjà intoxiquée par les engrais et pesticides dont les pays développés cherchent à se débarrasser.
    Eux ont un vrai souci, c’est la transition entre le modèle existant – largement intensif et dépendant des pesticides et des engrais – et les nouveaux modèles (aquaponie : culture bio, etc…).

    Les pays comme la Slovénie, l’Europe du Nord ont des modèles qui peuvent inspirer le Bénin (taille des exploitations, etc…).
    Je suis en phase avec l’action des OSC béninoises. Je regrette simplement qu’elles agissent sans aucune stratégie. Lors de la pollution du lac Ahémé, seuls un député et un scientifique ont fait entendre leurs voix. Aucune organisation n’est venue relayer leurs interventions de façon audible pour les appuyer

    1. Avatar de Jeanne
      Jeanne

      Parfait.. vraiment parfait ! de nouveaux modèles de production, c’est cela qu’il nous faut ! merci.

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