(Il fait également l’objet d’un mandat d’arrêt international) Le procès de l’affaire 18 Kg de Cocaïne devant la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET), reporté à ce jour, jeudi 18 octobre 2018, a rendu son verdict. L’homme d’affaire et Président du Patronat béninois, Sébastien Ajavon, au terme du procès à un seul sens, a été condamné à vingt (20) ans de prison, cinq (05) millions de francs Cfa d’amende et un (01) mandat d’arrêt international à son encontre. Un verdict très sévère qui laisse croire que le sieur Sébastien Ajavon est véritablement victime d’un acharnement politique de la part du régime du président Patrice Talon au pouvoir au Bénin. Attendu pour être entendu ce jour au procès, Sébastien Ajavon a été représenté par ses avocats.
Le président de la Cour, Édouard Gangni ouvre le dossier et invite l’Etat ainsi que les témoins et leurs conseils. Malheureusement, le président de la Cour, ne sachant ce qui l’a pris, interdit les avocats des prévenus de parole et exige la présence effective des prévenus. Autrement dit, le président de la Cour récuse la dizaine d’avocats des prévenus sans autre motif juridique. Sur leur insistance, les avocats n’ont pas eu gain de cause. Il a fallu que le Conseil de l’Ordre des avocats présent, se porte vers le président de la Cour avant qu’il n’accède à une première suspension pour les écouter.
A la reprise, le président Édouard Gangni reste camper sur sa position en refusant la parole aux avocats des prévenus. Il a même menacé de les renvoyer de la salle et visiblement ils n’avaient pas eu l’accès au dossier. Il fût un moment, environ cinq minutes, il y a eu une vive altercation entre le président de la Cour et l’avocat de la défense Me Kossou. Incroyable mais vrai ! A un moment donné, le président de la Cour a indiqué que c’est pour la première fois que cette Cour connaît de cette affaire et qu’il lui était donc obligatoire d’inculper les prévenus avant que leurs avocats ne se constituent.
Une aberration relevée par Me Cheick du Barreau d’Abidjan et avocat auprès de la Cour Pénale internationale car pour lui, cette procédure n’existe dans aucun code de procédure pénale, ni au Bénin, ni ailleurs. Il a été appuyé dans sa logique par d’autres avocats de la défense tels que par Me Ahounou, Me Gbojo, Me Bensimon et autres. Au terme de plusieurs suspensions, le président de la Cour n’a pas démordu mais finalement, il fait le choix d’écouter les avocats de l’Etat béninois. Il y avait également à l’audience les témoins Laourou, Tchilao, commissaire Assogba, le représentant de la société Comon et aussi les quatre accusés puis relaxés en 2016.
On s’interroge si le président Sébastien Ajavon était même présent au procès, quel sort lui aurait-on réservé ? Probablement l’humiliation à voir comment les avocats de la défense étaient traités dans la salle. On se demande également si réellement nous sommes dans un Etat de droit. Au terme de plusieurs suspensions, le procès qualifié par certains de procès à une seule vitesse, a fini par rendre son verdict. Le procureur spécial de la CRIET, Ulrich Togbonon, a finalement requis vingt (20) ans de prison ferme, cinq (05) millions d’amende et un (01) mandat d’arrêt international contre Sébastien Germain Ajavon dans ce dossier des 18 kg de cocaïne pure.
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