Au cours de son assemblée générale extraordinaire le vendredi 26 octobre 2018 à Cotonou, l’Union nationale des magistrats du Bénin (UNAMAB) s’est penchée aussi sur le processus amorcé entre temps pour doter les magistrats d’un nouveau statut digne du nom. L’union prend acte de la suspension dudit processus qui note-t-elle, n’était qu’un prétexte pour leur retirer le droit de grève. Elle dénonce des « atteintes graves à l’office du juge et à l’indépendance du pouvoir judicaire ». Dans la déclaration de fin d’Ag, l’UNAMAB dit avoir pris acte de l’abrogation de la nouvelle loi portant statut de la magistrature votée mais non promulguée. Elle déplore par cet acte, que l’initiative prise par le gouvernement dans le secteur de la justice et consistant à doter les magistrats d’un statut digne du nom n’ait pas été conduite à son terme. « Finalement, en dépit des bonnes intentions ostentatoirement affichées, les magistrats n’ont jamais disposé d’un nouveau statut, ce pendant que leur droit constitutionnel de droit de grève a été quasiment supprimée » déclare l’UNAMAB.
Dans la même veine l’UNAMAB déplore la campagne médiatique qu’il y a eu au lendemain du vote de cette loi -désormais abrogée-, pour faire croire que les magistrats ont un nouveau statut. C’est « pour livrer les magistrats à la vindicte populaire, les faisant passer pour des privilégiés de la République » regrette l’union. Elle se rend compte que ce n’était qu’un alibi pour faire passer le retrait de leur droit de grève.
« En réalité, la volonté affichée de donner aux magistrats un statut convenable susceptible de garantir l’indépendance de la justice n’a été qu’un prétexte. La manœuvre véritable consistait dans la suppression du droit de grève, et partant, l’affaiblissement des acteurs de la justice.» déclare-t-elle.
En lieu et place de l’indépendance du pouvoir judiciaire tant scandée, c’est plutôt des représailles et menaces de poursuite judiciaire à l’encontre des magistrats tant par la chancellerie que par les non-magistrats membres du Conseil supérieure de la magistrature, relève l’UNAMAB.
« Ces actes constituent une atteinte grave à l’office du juge et à l’indépendance du pouvoir judicaire, socle de l’état de droit » a-t-elle souligné dans sa déclaration.
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