En France, Marine Le Pen et le Rassemblement national aurait quelques difficultés à structurer un programme économique jugé trop bancale par un ancien de la maison. Explications.Ancien porte-parole sur les questions économiques du Front national, devenu Rassemblement national, Jean-Paul Tisserand tire sur la sonnette d’alarme. Selon lui, le programme économique de Marine Le Pen ne tient pas debout. Les raisons sont diverses, mais la sortie de l’Euro couplée à un programme dont les lignes directrices sont aujourd’hui encore relativement vagues, n’invitent pas à l’optimisme.
Le RN, en manque de réflexion sur les grandes questions économiques
Selon cet ancien proche du mouvement, il n’y aurait en fait, plus vraiment de réflexion sur les questions économiques et sociales au sein du RN. Les élus en charge de ces points ont d’ailleurs toutes quitté le parti où on été évincées, résultat, seules quelques personnes sont aujourd’hui en mesure de répondre et d’entamer des réflexions sur ces points capitaux. Marine Le Pen, agirait d’ailleurs en ce sens, cloisonnant en petits groupes, les personnes travaillant sur tel ou tel sujet. Problème, là encore, Jean-Paul Tisserand estime qu’il y a certains manques, notamment en matière de synthèse.
Afin d’appuyer son propos, ce dernier n’a pas hésité à reprendre le débat, désormais culte, de l’entre-deux tours de la dernière présidentielle, ou Marine Le Pen était totalement désemparée face aux attaques d’Emmanuel Macron sur certains sujets taxés économie. Mélangeant deux options qui lui ont été présentées, Marine Le Pen s’est alors emmêlée les pinceaux. Dans les faits, le Front national de l’époque envisageait deux recours. Un retour à l’ECU, « comme « monnaie de référence » pour les fluctuations des taux de change des devises européennes » – un peu comme à l’époque de l’ancien SME, Système Monétaire Européen – ECU qui ne serait pas utilisé par les entreprises, ni par les citoyens.
D’autre part, la création d’une monnaie qualifiée pour l’occasion de « monnaie écran », utilisable par les sociétés afin de payer importations et exportations hors de l’UE. Décrédibilisée en piochant directement dans les deux idées, Le Pen s’est tout de suite tirée une balle dans le pied.
Philippot, à la base d’un programme bien trop coûteux ?
Le fait que la présidente RN ne s’intéresse pas fondamentalement aux questions économiques pose donc un réel souci, d’autant plus que la sortie de l’Euro est le point central de son programme… Mais également, celui qui provoque le plus de débats. Un sujet, abordé à de nombreuses reprises par l’ancien porte-parole, qui ne s’explique pas la raison du silence de cette dernière sur ce point central.
Le coût budgétaire du programme de Marine Le Pen est un troisième point très important, qui pose là encore de nombreuses questions. À l’époque de la présidentielle, Florian Philippot avait poussé pour que le FN rassemble le plus de personnes issues de la gauche en proposant des mesures relativement coûteuses et difficilement applicables. Une stratégie qui n’aura finalement pas payé, mais qui aurait très bien pu passer. C’est à ce titre que monsieur Tisserand a décidé de tirer la sonnette d’alarme en interne afin que des décisions concrètes soient mises en place pour limiter les dépenses.
Parmi ces mesures ? « La prime de pouvoir d’achat de 80 euros par mois pour tous les salariés gagnant moins de 1.500 euros, l’augmentation généralisée des salaires des fonctionnaires, le retour à l’âge de la retraite à 60 ans, les baisses massives d’impôts ». Toutes ces décisions auraient provoqué un réel trou dans les caisses, surtout si la France s’était mis en tête de sortir de l’Euro au même moment. Cet enchaînement de réformes aurait alors poussé la France dans l’infernale spirale de l’inflation.
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