Sébastien Ajavon a été condamné à 20 ans de prison pour trafic de drogue hier jeudi 18 octobre à Porto-Novo. Après ce verdict de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme(Criet), le ministre de la justice Sévérin Quenum s’est prêté aux questions de la radio allemande Deutsch Welle.Sévérin Quenum a indiqué d’entrée que nul n’est au-dessus de la loi au Bénin. On ne peut pas prétexter de la proximité avec le pouvoir ou de l’adversité avec le président de la République pour échapper à la justice selon lui. De plus « le statut spontané d’opposant politique n’est pas un obstacle à la justice ». Si un citoyen est reprochable des faits de délinquance qui relèvent de la criminalité il passe devant la justice comme tout le monde, affirme Sévérin Quenum.
Il fait par ailleurs observer que le prévenu ne s’est pas présenté à son procès. Pour lui, Sébastien Ajavon et ses coaccusés ont décidé de faire la politique de la chaise vide. « La loi a prévue en pareille circonstance que la juridiction de jugement puisse exiger (la présence ) de la personne destinée à comparaître… Lorsqu’elle choisit de faire encore la politique de la chaise vide, bien évidement elle ne peut pas être représentée par ses avocats » explique le ministre .
De son point de vue, les avocats de Sébastien Ajavon ont donc tort de dire qu’ils ont été privés de parole,. « Ils n’ont pas été privés de parole. Ce sont les conséquences du choix délibéré de M Sébastien Ajavon et des siens de ne pas comparaître » martèle-t-il. Quant au mandat d’arrêt international émis contre l’homme d’affaires, le ministre dit ne pas savoir si la France va s’opposer à l’exécution d’une décision de justice. Il rappelle tout de même que les faits reprochés au condamné sont suffisamment graves.
La justice n’est pas instrumentalisée
Quand le journaliste lui demande si Patrice Talon n’utilise pas la justice pour écarter les opposants politiques, sa réponse est sans ambages :« Il n’est pas juste de dire que le président Talon passe par le biais de la justice pour éliminer les opposants politiques ». A l’époque où le dossier Ajavon est passé pour la première fois devant les juridictions, c’est-à-dire, en 2016, Patrice Talon avait tenté de faire passer au parlement son projet de réforme constitutionnelle et le mandat unique était toujours d’actualité, rappelle le ministre .
« L’instrumentalisation de la justice est le leitmotiv des personnes qui trouvent des arguments faciles pour ne pas répondre des faits qui leur sont reprochés » estime le ministre qui ajoute que ces hommes politiques béninois actuellement à l’étranger ont quitté le pays parce qu’ils étaient en passe d’être jugés ou d’être interpellés.
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