L’affaire Khashoggi qui défraie la chronique depuis quelques semaines n’a pas encore dévoilé toutes ses ramifications. Alors que le président turc a récemment affirmé avoir des preuves et les avoir communiquées à certains responsables occidentaux, la déclaration d’un ministre français l’a sorti de ses gonds.Il était au devant de la scène depuis le début de l’affaire. Le président Recep Tayyip Erdogan n’a ménagé aucun effort pour contraindre les autorités saoudiennes à avouer. C’était le premier Chef d’Etat qui a affirmé avec certitude que le journaliste Jamal Khashoggi avait été tué dans les locaux de l’ambassade. « Nous avons donné les enregistrements, nous les avons donnés à l’Arabie saoudite, nous les avons donnés à Washington, aux Allemands, aux Français, aux Anglais (…) Ils ont écouté les conversations qui ont eu lieu ici, ils savent » a affirmé ce samedi 10 novembre le président Erdogan.
La déclaration d’un ministre français irrite Erdogan
Ce lundi, lors d’une interview télévisée, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian s’est exprimé sur la déclaration du président turc. Contredisant ce dernier, il a affirmé n’avoir pas connaissance de l’élément dont il a parlé allant jusqu’à affirmer que M. Erdogan avait « un jeu politique particulier dans cette circonstance« . Une déclaration qui a ulcéré le président turc qui a laissé le soin à son directeur de la communication, Fahrettin Altun, de réagir :
« Nous jugeons inacceptable qu’il accuse le président Erdogan de jouer un jeu politique. Les dernières remarques du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur la manière dont la Turquie gère le meurtre de Jamal Khashoggi ne reflètent pas la réalité (…) Je confirme que des preuves liées au meurtre de Khashoggi ont également été partagées avec les institutions concernées du gouvernement français.
Le 24 octobre, un représentant des services de renseignement français a écouté l’enregistrement audio (…) S’il y a un problème de communication entre les différentes institutions au sein du gouvernement français, il appartient aux autorités françaises et non à la Turquie de régler ce problème » a affirmé M. Altun. Pour information, le premier ministre canadien a quant à lui confirmé avoir écouté l’enregistrement fourni par la Turquie.
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