L’ordonnance rendue vendredi dernier par la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) dans l’affaire Sébastien Ajavon contre l’Etat béninois doit être strictement respectée par le gouvernement du Président Talon, selon le Parti Forces cauris pour un Bénin émergeant (FCBE). « Le gouvernement dit de la rupture a donc l’obligation constitutionnelle de respecter scrupuleusement cette décision de la CADHP, au risque d’exposer notre cher pays aux yeux du monde comme un État voyou », indique les FCBE. C’est dans un communiqué en date du 9 décembre 2019, et signé du Secrétaire à la Communication, Porte-parole du Parti, le député Nourénou Atchadé.
Par ordonnance de mesure provisoire du 7 décembre 2018, la CADHP a ordonné à l’État béninois, de « suspendre l’exécution du jugement n ° 007 / 3C.COR du 18 octobre 2018 rendu par le tribunal chargé des crimes économiques et du terrorisme, créé par la loi n ° 2018/13 du 2 juillet 2018, dans l’attente de la décision finale de la Cour dans la présente requête ». Aussi, lui a-t-elle demandé de « faire rapport à la Cour dans les quinze (15) jours suivant la réception de la présente ordonnance sur les mesures prises pour la mettre en œuvre » de l’ordonnance.
Le gouvernement désavoué
Pour mémoire, il s’agit de la condamnation de Sébastien Ajavon à 20 ans de prison ferme, avec un mandat d’arrêt international contre lui, par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) du Bénin dans l’affaire 18 kg de cocaïne pour laquelle il avait été relaxé par le tribunal de première instance de première classe de Cotonou.
Le Parti FCBE confie que c’est avec « grande satisfaction » que ses militants ont appris la décision de la CADHP. « Par cet arrêt, la CADHP désavoue le régime actuel dont le leitmotiv est l’acharnement contre les voix discordantes au régime fasciste de la rupture », soutiennent les FCBE. Pour le parti, c’est une décision qui engage bien l’Etat béninois. Il rappelle que la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples a été adoptée en 1981 par l’Organisation de l’Unité Africaine, et ratifiée par le Bénin le 20 janvier 1986.
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