Le procès ICC Services se poursuit en ce moment à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme à Porto-Novo. Victor Topanou, l’ancien ministre de la justice s’est défendu contre les accusations dont il est la cible. L’universitaire a par ailleurs dit sa part de vérité sur les actes posés par l’ex Procureur Général Constant Amoussou au moment des faits. L’ancien ministre Victor Prudent Topanou dit avoir entendu M Akplogan déclaré qu’il lui aurait remis une somme de 2 millions de FCFA . Pour le professeur d’université, ces déclarations sont « suffisamment graves » parce que le procès est retransmis en direct à la radio et sur les réseaux sociaux ,ces accusations sont considérées comme une vérité d’évangile. « Je souhaiterais que le président de la Cour exige qu’il apporte les preuves. Si la Cour ne le faisait pas je me réserve le droit de porter plainte pour diffamation » a-t-il déclaré.
Selon sa version des faits Guy Akplogan était un bon ami de ses cousins, ses parents et ses petits oncles. Il faisait des dons dans son village à Calavi. Un jour , ses cousins lui ont dit qu’il cherchait à le voir à la maison. Ce qu’il a refusé. Il a préféré le recevoir au bureau. Guy Akplogan s’est effectivement présenté dans son bureau accompagné de trois parents. Aristide Topanou et deux autres. Le nommé Aristide lui tend alors une enveloppe et lui dit, c’est de la part de M Akplogan .Ce qu’il n’a pas pris bien entendu. Il a plutôt demandé au Sieur Apklogan d’exercer ses activités légalement. Le ministre Topanou informe que dans la période où il rencontrait ce responsable d’ICC Services le bruit courait déjà que le procureur voulait l’arrêter.
Vide juridique!
L’ancien ministre de la justice a par ailleurs dit ce qu’il savait sur l’affaire ICC Services et précisément sur le procureur général de l’époque Georges Constant Amoussou. A l’en croire, le ministre de l’économie et des finances au moment des faits en l’occurrence M Idriss Daouda lui avait fait savoir son intention d’arrêter les responsables d’Icc Services et de trois autres structures de micro-finances qui exerçaient illégalement leurs activités. Il lui a alors demandé de porter plainte contre eux. Quand la plainte fut déposée, l’ex ministre Topanou dit avoir appelé le premier substitut du procureur Justin Gbènanmèto pour qu’il fasse diligence dans le traitement de ce dossier. Quelques jours plus tard il dit avoir reçu un coup de fil de M Gbénanmèto qui l’informe de ce que le procureur général lui a demandé communication du dossier. Le professeur Topanou appelle alors Constant Amoussou. Ce dernier affirme qu’il était informé de l’affaire et qu’il se préparait à lui faire un compte rendu. Effectivement il reçoit le document. Ce qui transparaissait, c’est que le ministre de l’économie et des finances ne pouvait pas déposer une plainte contre les promoteurs d’iCC Services parce qu’ils faisaient du placement d’argent en ligne et que ce type d’activité n’était pas réglementé ni par la législation béninoise, la Bceao et l’Uemoa .Il s’agit là d’un vide juridique.
Conseiller juridique occulte?
Victor Topanou dit avoir fait le compte rendu à l’argentier national qui s’est mis dans une colère bleue. Pour lui, même s’il s’agissait de placement d’argent en ligne non codifié, le PG n’a pas répondu à la question de savoir d’où l’argent provenait . Quand l’observation de M Daouda a été notifiée au procureur général Amoussou, ce dernier a reconnu que l’argent provenait de l’épargne populaire mais il soutenait mordicus que c’était du placement d’argent en ligne qu’on ne pouvait pas engager des poursuites contre les responsables d’ICC Services. Même quand il y a eu manquement de remboursement de ICC à Calavi, le PG a soutenu que les déposants n’avaient pas porté plainte et qu’il ne voyait pas l’opportunité d’entreprendre des poursuites judiciaires contre les promoteurs .Selon lui, si on le faisait, cela compromettrait les chances de recouvrement des déposants et ce serait préjudiciable pour le gouvernement rapporte Victor Topanou. L’ancien ministre avoue qu’il ne voulait pas informer le PG du dossier parce qu’il avait déjà entendu que Constant Amoussou était très proche des gens d’ICC Services et qu’il était l’un de leurs conseillers juridiques occultes.
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