Absent du Gabon depuis plus de deux mois pour des raisons de santé, Ali Bongo, n’est toujours pas de retour. Son pays a failli basculer dans l’instabilité politique lundi avec le putsch manqué d’une dizaine de militaires. Dans ce climat pour le moins tendu, les gabonais sont en proie aux interrogations.
Au Gabon, l’appareil d’état ne fonctionne plus vraiment faute d’un chef. Le président Ali Bongo est actuellement en convalescence à Rabat au Maroc après son accident vasculaire cérébral en octobre 2018. Pour gérer les affaires courantes de la République, la Cour constitutionnelle a ajouté un alinéa à la loi fondamentale. Cet alinéa stipule que certaines fonctions dévolues au chef de l’Etat temporairement indisponible peuvent être exercées soit par le vice-président de la République soit par le Premier ministre sur autorisation spéciale de la Cour constitutionnelle saisie par le Premier ministre ou un dixième des députés, des membres du gouvernement chaque fois que nécessaire. L’opposition a aussitôt réagi dénonçant une modification de la constitution. Ce qui devait être approuvé par un vote des députés de l’Assemblée nationale selon elle.
L’absence d’Ali Bongo semble donc poser un réel problème de gouvernance du pays. Le peu d’entrain que les autorités avaient à communiquer sur l’Etat de santé du Président n’a rien arrangé aux choses. La rumeur et les ragots n’étaient plus lent à se propager . Quand Ali Bongo a adressé ses vœux de nouvel an au peuple Gabonais depuis Rabat, le ministre des sports Alain-Claude Bilie- By- Nze a rapidement indiqué qu’il fallait maintenant passer à autre chose. « Maintenant que chacun a vu Ali Bongo vivant (…) peut-on passer à autre chose ? » a écrit l’autorité sur les réseaux sociaux. Mais les gabonais ne semblent pas satisfaits. S’ils ont désormais des preuves de vie de leur président, ils se demandent maintenant : Quand est-ce qu’il va rentrer au pays ?
Le putsch manqué
Une dizaine de militaires ont entre-temps distrait leur attention en investissant la radio nationale. Dans leur message ils disent vouloir sauver le pays du « chaos », invitant par la même occasion, le peuple à un soulèvement. Mais les choses tournent vite au vinaigre pour eux. Ils sont arrêtés. Deux d’entre eux sont abattus. Avant ce coup de force manqué, une rumeur a circulé sur des ex-militaires français venus au Gabon pour faire un audit de sécurité. Ces ex soldats aurait été invités par le porte-parole de la présidence.
Celui-ci se dépêche de réagir qualifiant de « foutaise » ces rumeurs. Pour Ike Ngouoni, ces anciens militaires sont arrivés au Gabon pour lancer une société de sécurité privée. Dans ce climat qui dresse le lit aux rumeurs et aux ragots, le Gabon attend toujours de connaître la date du retour d’Ali Bongo au pays. Pour le ministre de la communication Guy-Bertrand Mapangou, le président va regagner Libreville dans quelques semaines ou quelques mois. Il n’y a donc aucune date officiellement pour le moment.
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