Chronique : Faut-il réinventer la presse Africaine ?

Savoir anticiper, prévoir sans prévenir, l’enjeu est crucial et le futur en dépend. La question : faut-il réinventer la presse » trouve son sens à la lumière de deux interrogations, de nature prospective : quel est l’avenir des relations entre presse (ce quatrième pouvoir) et le pouvoir tout court, où plutôt les pouvoirs ? Et quel est l’avenir de l’écrit ?


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Face à la société du zapping, à la  révolution technologique du multimédia, aux autoroutes de l’information,  la presse est-elle malade du pouvoir ? Contaminée par les pouvoirs ? Si la presse n’existait pas, il faudrait ne pas l’inventer. Seulement, voilà, elle existe, disait Blazac.

A cette vision, opposons l’idéal de Thomas Jefferson qui déclarait : « notre mouvement étant fondé sur l’opinion du peuple, le tout premier objectif devrait être de le maintenir sur cette base. Et s’il ne fallait pas, si nous devrions avoir un gouvernement sans la presse. Il ne faut jamais hésiter un seul instant à opter pour le second parti ;

en 1787, Jefferson précisait ainsi sa conception : « j’entends par là, disait-il, que tout homme devrait recevoir ces journaux et être capable de les lire. « La fin de la guerre froide et l’essor de la démocratie dans le monde ouvrent de nouveaux continents à la liberté d’expression. La presse n’y aura d’avenir que si elle invente les chemins d’une liberté durable, ce qui suppose une certaine séparation des pouvoirs. Il ne suffit pas de conquérir la liberté ; il faut aussi l’organiser, et la fortifier face aux pouvoirs. Cependant, toute  presse est d’abord le reflet d’une société et de ses lecteurs. C’est pourquoi, le message d’espoir de Jefferson nous éclaire, il ne peut y avoir de démocratie sans la liberté des médias, sans la libre circulation des idées par le mot ou par l’image. On ne saurait donc souffrir la moindre entrave à la liberté d’expression.

Cependant, il n’y a de média indépendante que si les moyens de la liberté sont là. Et il ne saurait y avoir de presse libre et influente, ni de démocratie réelle sans lecteurs avisés. Le meilleur bouclier de la démocratie, ce sont des citoyens conscients et responsables. Pas de république, pas d’opinion active, sans le mystère de la presse ; pensons d’abord à la presse écrite, qui est l’institutrice éclairée de la société civile ; puisqu’elle seule donne le temps de la réflexion. Initiatives concrètes bilatérales, publiques et privées, en faisant travailler ensemble les nouveaux groupes de médias de la presse écrite et audiovisuelle et les organisations non-gouvernementales, en stimulant la création de centres de formation de journalistes. La déclaration de Windhoek a jeté les principes d’une réinvention, même d’une création de la presse démocratique dans ces pays du Sud ou de l’Est qui en avaient été sevrés, et à Alma-Ata les principes de Windhoek ont été ratifiés dans l’enthousiasme.

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Ces nouveaux médias, ces nouveaux journalistes sont souvent héroïques, dont beaucoup ont connu la prison, c’est chaque jour qu’ils  réinventent la presse et dessinent les nouveaux visages de la liberté, au prix parfois de leur vie, donnant raison à Jefferson contre Balzac.

L’irruption de la société de communication généralisée, cette « société Programmée » ou convergent, dans un ordre des codes, l’informatique, l’information et la communication, bouleverse nos conceptions de la culture.

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