La journaliste française Fanny Pigeaud est revenue dans une interview sur le cas de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo récemment acquitté par la Cour pénale internationale. C’était sur la chaîne française TV5 Monde. Pour ceux qui ne la connaissent pas, la journaliste a mené une enquête avec l’aide de Mediapart sur le dossier Laurent Gbagbo. Elle révélait ainsi que le président ivoirien d’aujourd’hui, Alassane Ouattara avait eu des contacts avec l’administration Sarkozy et les autorités de la Cour pénale internationale de l’époque avant même le début de la crise.
Enquête détaillée sur le cas Gbagbo et le coup d’état de 2002
Elle enquête depuis de nombreuses années sur le rôle de la France dans la crise ivoirienne de 2010-2011. « Il y a eu des contacts avant même les violences de la crise électorale 2010-2011 entre Alassane Ouattara, Ocampo (le procureur de la CPI de l’époque) et la diplomatie française« . Pour elle, le cas Gbagbo était un cas bien étudié d’avance.
Affirmant que l’ancien président ivoirien n’était pas très apprécié dans le cercle de la droite française au pouvoir, elle affirme que ces derniers ont laissé faire le putsch de 2002. Putsch qu’elle accuse l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré d’avoir préparé en hébergeant et formant les rebelles. « La France a laissé faire et peut-être aidé » dira-t-elle.
La France voulait écarter Laurent Gbagbo
Laurent Gbagbo gênait selon Mme Pigeaud. Pourquoi? Parce qu’il avait un profil atypique, qu’il n’aimait pas l’argent donc difficilement corruptible. Même si ce dernier a fait énormément de concessions, il avait un discours gênant pour le pouvoir français, et voulait une politique sociale de gauche et revoir certains contrats signés avec des industriels français; ce qui aurait causé sa perte.
Rappelant les liens plus tard entre Nicolas Sarkozy et Alassane Ouattara, elle pointe du doigt une histoire ficelée à l’avance: « Dès le début il y a eu des manipulations. » Quant à la campagne médiatique extraodinaire qui présentait Laurent Gbagbo comme le méchant de service, elle explique cela par le fait qu’il y avait une confiance aveugle en ce que les autorités françaises affirmaient. Raison pour laquelle tous les médias étaient contre le leader ivoirien. Auteure du livre, « France Côte d’Ivoire, une histoire tronquée », la journaliste Fanny Pigeaud a donc jeté un pavé dans la marre.
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