La situation politique au Bénin préoccupe les évêques. Ils se sont prononcés là-dessus au cours de la deuxième session plénière ordinaire de la Conférence épiscopale du Bénin (CEB) tenue du 16 au 18 janvier 2019 à Cotonou, au titre de l’année pastorale 2018-2019.
« Ils –les évêques du Bénin, ndlr- remarquent l’installation progressive d’un climat de peur susceptible de paralyser bon nombre de nos concitoyens et d’hypothéquer au passage la liberté d’expression » mentionnent-ils dans le communiqué final de la session, lu par le vice-président de la CEB, Mgr Eugène Cyrille Houndékon. Dans son analyse, indique le communiqué, la CEB note aussi un regain d’activités politiques à la faveur de la formation de grands blocs politiques en réponse à la mise en œuvre des réformes du système partisan. Cela, semble, introduire le pays dans « une atmosphère de précampagne électorale », aux yeux des évêques.
Lueur d’espoir
Toutefois, pour eux, « il y a une lueur d’espoir ». Ceci, surtout du fait qu’il y a, entre autres, des occasions de rencontres d’échanges et de partages des préoccupations, selon le vice-président de la CEB. « En partageant et en discutant de ces situations, nous sommes tous amenés à réfléchir sur les voies et moyens pour tenter de décrisper la situation et trouver une solution qui puisse permettre une meilleure vie sociale » soutient-t-il. « Si nous partageons les mêmes défis, nous éloignons cette peur et nous créons une connivence qui nous permet de nous estimer » prêche l’évêque se référant à la lecture de St Jean, « l’amour chasse la crainte ». Sur cet aspect, il informe que la CEB, en marge de sa session a rencontré le chef de l’Etat, des responsables de partis politiques et aussi d’organisation de la société civile.
Des appels
Dans son communiqué, la CEB a aussi lancé des appels. Au sujet des législatives 2019 et surtout vu les mouvements politiques actuels qui frisent la précampagne, elle « invite les uns et les autres au calme et au respect des textes de la République ». « Les évêques du Bénin souhaitent que les législatives du 28 avril 2019 se déroulent dans la transparence, la paix et la concorde » et qu’il y ait « l’expression libre de la pluralité des opinions ». Ils invitent aussi les acteurs politiques à « s’abstenir de toute forme de corruption ».
A l’endroit de la Commission électorale nationale autonome (CENA) et toutes les institutions impliquées dans l’organisation de ces élections, ils appellent à la loyauté et à tout mettre en œuvre pour que « les résultats soient conforment à la vérité des urnes et ne fassent l’objet d’aucun soupçon préjudiciable à la paix sociale ».
En résumé, «que nous puissions continuer à travailler pour préserver la paix sociale ; que les moments de précarité ne soient pas des raisons pour mettre en cause la grâce inestimable de paix dont nous jouissons dans notre pays » lance Mgr Eugène Cyrille Houndékon.
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