La Turquie tape du poing sur la table. En effet, en tant que soutien officiel de Nicolás Maduro, Ankara a déploré la récente décision européenne de reconnaître Juan Guaido comme étant le président légitime du Venezuela. Selon Erdogan, l’Europe semble d’ailleurs tenir un double discours via lequel elle parle de démocratie, tandis que de l’autre côté elle « renverse un gouvernement ».
Guaido, poussé par l’Europe, Erdogan s’insurge
En tout et pour tout, ce sont dix-neufs pays européens qui ont effectivement reconnu Guaido comme étant le président légitime du Venezuela. Une information finalement pas si surprenante puisque la semaine dernière, la France, l’Espagne ou encore l’Allemagne avaient été très claires sur le sujet, appelant à des élections anticipées. De son côté, la Turquie elle, estime que Nicolás Maduro est le seul et unique leader. « Le Venezuela, est-ce que c’est ta province ? », s’est ainsi emporté Recep Tayyip Erdogan, semblant s’adresser à Washington. « Comment peux-tu dire à quelqu’un arrivé au pouvoir par des élections « Allez va-t-en »? Et comment mets-tu à la présidence quelqu’un qui n’a même pas été élu ? ».
Maduro-Erdogan, une relation qui date
Un soutien qui remonte à 2016, lorsque, à l’époque, Maduro avait tenu à appeler Erdogan lors de la tentative de coup d’État dont il a été victime. Depuis, les deux hommes semblent très proches, ce qui agacerait d’ailleurs Washington. En effet, une source proche de l’exécutif a confirmé que le gouvernement américain était relativement déçu de cette proximité. Résultat, les États-Unis semblent décidés à ne rien laisser passer, au point même d’examiner la teneur des échanges entre Ankara et Caracas, afin de s’assurer que les sanctions américaines imposées au Venezuela soient bel et bien respectées par tous.
Une violation des sanctions pourrait pousser Washington à entrevoir des sanctions, contre la Turquie cette fois-ci. Une situation qui relancerait les tensions entre les deux états, qui se sont relativement apaisées depuis la libération du pasteur Andrew Brunson. Reste que la guerre en Syrie et les attaques récurrentes d’Erdogan à l’encontre de Washington pourraient bien relancer les débats.
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