Le professeur René Derlin Zinsou est admis à l’Académie nationale française de chirurgie. Il y a effectué son entrée officielle le 9 janvier 2019. Il se prépare pour l’installation et prononcer son discours inaugural. «J’ai déjà commencé à cogiter mon discours». C’est le couronnement des travaux de recherche d’un digne fils du Bénin.
« L’Académie de chirurgie réunit les grands penseurs de l’art chirurgicale ; reçoit les savants, ceux qui créent les nouveaux traitements, toutes les innovations chirurgicales et communique avec les autres pays sur le même plan pour que les traitements soient harmonisés dans le monde », nous explique le professeur.
Mais très modeste, le désormais académicien ne souhaiterait pas se prendre comme auteur d’excellents travaux en médecine. Pourtant, il y en a fait et est accueilli désormais au sein de ses pairs au sommet de la recherche à l’Institut de France où il y a toutes les académies dont celle de chirurgie. Il raconte avoir été surpris quand le Secrétaire général de cette académie lui a porté l’information relative à son admission qui s’est confirmée depuis le 9 janvier 2019. «J’étais surpris. Je ne m’attendais pas à ça.»
Des prouesses médicales
Au nombre des recherches qu’il finira par nous indiquer sans trop s’y attarder, au détour d’une discussion à bâton rompu en son domicile à Cotonou, lundi 4 février 2019, il évoque cette résection, « la plus importante dans le monde aujourd’hui », qu’il a réalisée aux côtés de son maître Henri Bezes. C’était dans les années 1970, sur un homme âgé entre 40 et 50 ans.
Le malade était à une étape dégradée d’occlusion intestinale, il ne lui restait qu’environ 10 cm environ de grêle. «Est-ce qu’il faut lui supprimer toute son grêle ? ». Après réflexion, le professeur Zinsou et son maitre sont parvenus à réussir l’opération. «A notre surprise, il s’est adapté. Et il a vécu. Je ne sais pas s’il vit encore ».
Professeur René Derlin Zinsou est aussi intervenu dans les fractures des membres inférieurs et supérieurs. « Nous avons mis au point le plâtre pendant, évidemment c’est dépassé maintenant.» C’était même l’objet de sa thèse à Paris. Toujours dans ce domaine, il s’est intéressé au mycétome, une pathologie bien spéciale en Afrique qui entraine le grossissement d’un pied.
«On s’est occupé aussi des fistules vésico-vaginales» confie le médecin. Il avoue qu’il y a eu beaucoup d’interventions à propos sans parvenir aux « vrais moyens de dominer ». Mais il affirme que c’est une infirmité qui doit disparaitre. Il suffit de deux conditions, à l’en croire. « Les vrais moyens, c’est éviter les grossesses précoces et ne pas tarder sur les accouchements. Il faudrait qu’il y ait toujours un centre où on peut les prendre en charge pour des interventions.»
«Il y a aussi les ulcères de l’estomac chez les Africains pour constater que nous avons eu beaucoup d’estomacs dilatés. On fait une résection d’un tiers et une réadaptation», nous informe aussi le professeur de manière succincte. Il y a d’autres travaux qu’il a évoqués mais n’aimerait pas en faire une publicité en sa faveur car, selon lui, tout le mérite est à ses maîtres.
«Il parait que c’est ces travaux, ils ont pris en compte. Les gens ont de la mémoire » conclut-il se rappelant que lors d’un voyage à San Francisco, pendant qu’il était encore en exercice, des chercheurs lui ont sorti des documents sur ses recherches.
Membre d’honneur ?
Le professeur agrégé René Derlin Zinsou est reçu à l’Académie de chirurgie en tant que membre d’honneur. Le titre d’honneur n’enlève rien à sa qualité de membre à part entière. Il doit siéger pour « étudier des dossiers de savants ». Mais étant donné son âge, il est un « académicien à ménager », -il a fêté son 93ème anniversaire le 9 février 2019-.
Il peut voyager pour apprécier les dossiers comme on peut les lui envoyer. Il n’est « pas astreint de manière ferme comme les autres membres » moins âgés. Alors, pourquoi une admission à cet âge ? Une admission tardive ? « Non, ce n’est pas une question d’âge. Ils –les membres de la commission, ndlr- étudient. On n’est pas candidat » répond le professeur.
Dédicace au Bénin
Le plus important pour lui, ce n’est pas sa personne. C’est pourquoi, rappelle-t-il, «J’ai dit que j’offre ça –la distinction, ndlr- à mon pays mais je ne sais pas si mon pays a compris ». D’après ses explications, il voudrait par-là, inviter le Bénin, à accompagner d’autres cadres à poursuivre l’œuvre et accéder à cette place pour l’honneur du pays.
Et il est convaincu que le Bénin dispose de fils valables pour y arriver. «Je souhaite que le pays identifie les cadres les meilleurs et fasse leur promotion. Il y a des compétences plus importantes dans mon pays. Que d’autres viennent prendre la place pour continuer le travail» exprime le lauréat. «Je suis sûr qu’il y a des compétences dans ce pays. On n’est pas né ailleurs» insiste-t-il. Son parcours le démontre. Nous y reviendrons dans un autre article.
@ Chken Il y a bel et bien matière à parler de Yayi dans ce contexte. Tu dois être quelqu’un qui n’es certainement pas très attentif, sinon tu aurais constaté que les habitués de ce forum vont dans de malheureuses démonstrations politiques, et ont de tristes modèles politiques, dont Yayi Boni.
Dommage pour vous.
Félicitations à toi pour avoir réussi à placer le nom de yayi boni dans un contexte où il n’y a pas à parler de lui
A 93 ans passé et toujours bon pied bon oeil.
L’air de rien, ce grand Monsieur nous donne une leçon de vie.
Quelle classe!
Aucun commentaire ici pour féliciter la grande tête pensante que représente ce grand monsieur. La jeunesse béninoise, en particulier ceux qui sont habitués à réagir aux sujets politiques de ce forum, n’ont pas de modèles. Votre principal souci est de soutenir Yayi Boni ou autres. C’est triste.
Bravo à ce grand monsieur. Il est l’exemple à suivre. Les jeunes doivent comprendre que c’est le travail et le dur labeur qui paient.
Encore bravo à ce monsieur.
Merci professeur et que votre exemple soit suivi.
Malheureusement la nouvelle génération veut réussir sans effort comme on le voit sur ce site avec les Olla, Aziz et autres Sonagnon.