France: assassinat d’un ex-agent secret impliqué dans un projet de meurtre d’un opposant africain

Retrouvé le 21 mars dernier, en Haute-Savoie, le corps d’un homme criblé de balles vient d’être identifié. Il s’agissait de Daniel Forestier, un ex-agent des services secrets français. Une annonce confirmée par Le Monde dans son édition du 26 mars. Selon les premières informations de l’enquête, il s’agirait d’un règlement de comptes, réalisé par des professionnels.

Comme présagé, il ne s’agissait pas d’un « simple » meurtre. En effet, nous sommes le 21 mars, ce jour-là, les forces de l’ordre découvrent le corps d’un homme âgé d’une cinquantaine d’années. Criblé de balles, ce dernier se trouve dans sa voiture, à Balaison, une petite commune de 1500 habitants, situées entre les villes de Genève (Suisse) et de Thonon-les-Bains (France). Très vite, l’enquête permettra d’identifier l’individu. Il s’agit de Daniel Forestier, un ancien de la DGSE, l’agence des services secrets français. Ce dernier était d’ailleurs mis en examen au mois de septembre dernier après avoir projeté d’assassiner Ferdinand Mbaou, un opposant au président congolais, Denis Sassou-Nguesso.

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Un règlement de comptes qui pose question

Le meurtre lui, n’a rien de « commun » et semble même avoir été mené par des professionnels. Cinq impacts de balle, un au niveau du cœur, un dans la tête, Forestier n’a eu aucune chance. Face à l’ampleur de l’affaire, le parquet de Thonon-les-Bains a décidé de remettre le dossier à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lyon, spécialisée dans le crime organisé. C’est d’ailleurs la Jirs qui a, à l’époque, mis en examen Daniel Forestier, dans le cadre de son enquête portant sur des soupçons d’assassinat. Ce dernier, ainsi que Bruno Susini, lui aussi ancien agent des services de renseignements, ont été inculpés pour « association de malfaiteurs » et « détention d’explosifs« .

L’affaire Ferdinand Mbaou, liée ?

Interrogée, une source proche du dossier semble d’ailleurs en être persuadée, ces deux affaires sont intimement liées. Difficile pour cette personne, qui a requis l’anonymat, d’imaginer que sa mise en cause et son meurtre, ne soient pas connectés. De son côté, l’avocat de Forestier l’assure, son client a toujours balayé d’un revers de la main les accusations qui pesaient contre lui, celles-ci ne reposant d’ailleurs « que sur un témoignage anonyme« . Marié, père de famille, Forestier travaillait désormais en tant que conseiller municipal, jusqu’à sa mise en examen.

Forestier s’en va avec une partie de la vérité

Au niveau judiciaire, son décès est également une bien mauvaise nouvelle pour les avocats de l’opposant congolais, visé par un projet d’assassinat. En effet, avec sa mort, « c’est une partie essentielle des preuves et donc, de la manifestation de la vérité, qui disparaît » ont assuré les conseils, Vincent Brengarth et Henri Thulliez. Aujourd’hui, ces derniers invitent les forces de l’ordre à « accélérer » les investigations afin de déterminer qui sont le ou les responsables de la tentative d’assassinat sur Ferdinand Mbaou.

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