Le président Bolsonaro choque le Brésil avec une vidéo jugée obscène

Récemment élu à la tête du Brésil, Jair Bolsonaro est connu comme étant un homme impulsif. Sur Twitter, ce dernier l’a une nouvelle fois démontré en postant une vidéo choquante, reprise et commentée des milliers de fois par des internautes abasourdis. Via ces images, le chef de l’État souhaitait en fait remettre en cause les Blocos, ces défilés de carnaval ayant lieu dans la rue.

Au cours de cette petite séquence, deux hommes se trouvent sur une estrade, et s’urinent dessus. Assurant ne pas être à l’aise avec le fait de partager ces images, le président Bolsonaro tire à boulets rouges sur les Blocos de rue, « voyez ce qu’ils sont devenus ». Il faut dire que le Carnaval n’est pas forcément très apprécié par l’Église, fervente supportrice du président d’extrême droite. Symbole de légèreté et d’hédonisme, le carnaval est une fête que la chrétienté brésilienne préfère éviter. Cette année, d’ailleurs, les festivités ont pris une tournure politique, critiquant ouvertement le chef de l’État.

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Un second message polémique

Quelques heures après avoir posté son premier message, Bolsonaro s’est ensuite à nouveau adressé à ses citoyens, leur demandant toujours via Twitter, « qu’est-ce qu’une golden shower ». Une seconde sortie qui, là encore, a provoqué la colère des internautes, certains appelant même à la destitution d’un homme dont l’attitude « est incompatible avec la dignité, l’honneur et le prestige de sa charge ». Député du Parti socialisme et liberté, Chico Alencar a quant à lui assurer que le Brésil était en train de devenir la risée du monde, la faute à un président dont le sujet favori n’est autre que la sexualité. Humberto Costa, Sénateur pour le Parti des travailleurs, l’a, pour sa part, qualifié de « médiocre et pathétique ».

Ses soutiens eux, n’ont pas hésité à hausser le ton, assurant via le hashtag #BolsonaroTemRazao (Bolsonaro a raison) que ce dernier n’hésite jamais à dire haut et fort les vérités qui dérangent. Toutefois, la polémique a pris tellement d’ampleur que le chef de l’État a été forcé de désamorcer la bombe en publiant un communiqué via lequel il assurait alors n’avoir jamais eu l’intention de critiquer le carnaval, cette fête « populaire et démocratique » dans son ensemble. Au contraire, l’idée était de pointer du doigt un événement factuel. Défendu par plus de 70% des Brésiliens au moment de son investiture, Bolsonaro semble aujourd’hui perdre pied, ses dérapages ne plaidant pas en sa faveur. Ils ne sont désormais plus que 39% à avoir une opinion favorable du chef de l’État.

Bolsonaro, pas préparé pour la fonction ?

Son parti visé par une affaire de détournement de fonds, son fils accusé de malversations, Bolsonaro traverse une véritable tempête. Sa prestation au dernier forum économique de Davos n’a pas non plus joué en sa faveur. Enfin, son impulsivité, notamment concernant le dossier vénézuélien, a poussé l’armée à reprendre la main afin d’éviter la mise en place d’un conflit coûteux, impopulaire et à l’issue incertaine. « Il est peu probable que Bolsonaro soit, à ce stade, victime d’un impeachment. Mais il est clair qu’il perd peu à peu le contrôle de la situation au profit des militaires », observe le politologue Ruda Ricci, qui estime donc que le chef de l’État est acculé par la fonction.

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