La Commission électorale nationale autonome (CENA) a réagi dans l’après-midi de ce mercredi 13 mars 2019 par rapport aux critiques dont elle fait l’objet depuis la publication, 5 mars dernier, de la liste des partis retenus pour prendre part aux législatives du 28 avril 2019 au Bénin. C’est à la faveur d’une conférence de presse à son siège.
Cette sortie de la CENA intervient après le verdict de la Cour constitutionnelle rendu au petit matin de ce mercredi au sujet des recours en inconstitutionnalité formulés par trois partis politiques contre la décision de la CENA portant rejet de leur déclaration de candidature à ces législatives. Dans ce verdict, aucun d’eux n’a eu gain de cause.
Yeux fermés sur certaines fautes
«Après la décision de la Cour, nous pouvons dire maintenant notre part de vérité» affirme le président de la CENA. Dans ses propos liminaires, il a expliqué comment les dossiers ont été traités pour se défendre des commentaires tendant à remettre en cause l’impartialité de l’institution et la probité de ses membres. Aux dires de Emmanuel Tiando, après les travaux préliminaires effectués par les cadres de la CENA, les observations ont été soumises à la plénière.
«La plénière n’a retenu que les fautes qui constituent vraiment une violation fragrante du code électoral » informe-t-il. Il avoue que la plénière après avoir fait l’examen de toutes les observations des cadres, a «décidé de ce que les observations communes à toutes les listes et celles qui dépendent de l’administration ne seraient pas pris en compte».
Il s’agit entre autres, des discordances au sujet des dates et lieux de naissance sur les pièces de certains candidats, non précision du mandataire et manque de procuration, la légalisation de certaines pièces par des officiers de police au lieu d’un élu municipal, différence entre le non d’un candidat sur le quitus fiscal et ses propres pièces.
Défaut d’unanimité
Même si c’est une décision de la plénière, le président de la CENA souligne qu’il y a un commissaire qui s’en est désolidarisé le lendemain lors de la séance d’approbation du compte rendu. Ceci n’est pas un fait extraordinaire à l’en croire. «Nous sommes une CENA d’horizon divers. Il se fait qu’à des moments, nous n’arrivons pas à accorder nos violons», justifie-t-il. Toutefois, il déplore le niveau parfois ‘’dangereux’’ du désaccord où certains commissaires, à l’en croire, ne le considèrent pas comme président ou le prennent pour un président de nom.
Il serait considéré par certains commissaires comme leur égal. «C’est ça qui est grave dans une administration publique; ça c’est dangereux pour la République» regrette Emmanuel Tiando. Néanmoins, il soutient que ses collègues et lui ont examiné les déclarations de candidatures «en toute honnêteté, en tout esprit d’indépendance». «Si on devrait recommencer, on allait faire la même chose», fait-t-il savoir.
Le cas PRD
En ce qui concerne particulièrement le cas du Parti du renouveau démocratique (PRD) qui a jugé de « partisane » la décision de la CENA, le président Emmanuel Tiando affirme qu’ «en réalité, c’est plutôt le PRD qui devrait se réjouir du traitement qui lui a été appliqué parce que certaines fautes n’ont pas été prises en considération dans la délibération de la plénière».
Il déplore que des documents de travail de la CENA aient été «frauduleusement soustraits» et exhibés devant la Cour constitutionnelle. «La CENA ne peut que déplorer ces faits et se réserve le droit de donner la suite appropriée à cette soustraction frauduleuse de ses documents» annonce Emmanuel Tiando.
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