Eric Houndété était l’invité de Christophe Boisbouvier ce vendredi matin sur RFI. Le premier vice-président du parlement béninois s’est prononcé sur la mise à l’écart des partis de l’opposition du processus électoral en cours au Bénin. Pour ce député membre de la minorité parlementaire, le seul responsable de cette situation est le chef de l’Etat. Ce n’est pas la faute de l’opposition qui aurait déposé des dossiers incomplets ou pas de dossiers du tout. « Il faut remettre les choses en place. Aucun parti n’a déposé de dossiers incomplets. Les partis, pour faire leur mise en conformité ont déposé des dossiers complets. Le gouvernement, notamment le chef de l’Etat, a fait une interprétation personnelle et personnalisée de la loi pour trouver des écueils dans les dossiers des partis de l’opposition. Et donc, les empêcher d’avoir leurs récépissés pour pouvoir se présenter aux élections législatives » accuse-t-il. Le député condamne d’ailleurs la plupart des lois votées sous le régime Talon depuis bientôt trois ans . A l’en croire ce sont des « lois drones qui ont pour objectif de détruire l’opposition ».
Quand le journaliste lui rappelle les propos de Patrice Talon qui dit souhaiter une élection inclusive, il réagit aussitôt : « Nous espérons qu’il corrige le tir. Nous espérons que ce ne soit pas un marché de dupe et j’espère qu’il est sincère » apprécie-t-il martelant qu’il n’y aura pas d’élection sans l’opposition.
Il n’est un secret pour personne que Patrice Talon a mandaté le président de l’Assemblée nationale pour consulter tous les partis afin de trouver une solution pouvant sortir le pays de l’impasse électorale.
Eviter le vide juridique
Les propositions de l’opposition sont claires selon le premier vice-président du parlement. Il faut délivrer le récépissé à tous les partis qui ont satisfait aux exigences essentielles de la charte des partis politiques. Il s’agit donc d’acter la reconnaissance officielle de tous les partis politiques qui en ont fait la demande et qui ont déposé les dossiers au ministère de l’intérieur. La deuxième chose à faire selon le député, c’est de réaménager le calendrier électoral en évitant « qu’il y ait un vide juridique constitutionnel. Il faut faire en sorte que le 15 mai nous ayons déjà fait les élections pour pouvoir installer les députés du parlement » a-t-il suggéré.
Le première vice-président du parlement a enfin rassuré son interlocuteur sur l’union qui règne au sein de l’opposition. Selon lui, les échanges sont en cours pour que les partis hostiles au régime aient une stratégie commune « face à la crise créée par le gouvernement du président Talon ».
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