La présentation d’un rapport sur la pédophilie par l’épiscopat polonais qui évoquent 382 cas d’abus sexuels commis par des membres du clergé dans ce pays fortement catholique fait couler beaucoup d’encre et de salive. En effet, ce jeudi, une conférence de l’épiscopat polonais a suscité un tollé parce qu’il semblait vouloir justifier la responsabilité du clergé mis en cause par le rapport.
Les déviances sexuels de l’Eglise ne sont pas des crimes Nazis
Au cours de la conférence de deux heures d’horloge à Varsovie, l’archevêque Wojciech Polak, aurait insisté sur le fait que la pédophilie était devenue un phénomène social répandu au-delà de leur institution religieuse. Et qu’en état de cause demander à l’Eglise d’adopter une approche de «tolérance zéro» à l’égard des délinquants serait non seulement contraire à la doctrine professée ; mais aussi semblable à la mentalité nazis vis-à-vis des juifs et qui avait entrainé « l’Holocauste ».
Pour Wojciech Polak, si l’Église se devait d’être ferme dans la stigmatisation de ces déviances, elle se devait surtout d’appeler au repenti et à la conversion des mis en cause afin que ceux-ci ayant accès à la miséricorde divine puissent réellement changer de vie. Car en fait, aurait-il soutenu ; « La pédophilie n’est pas seulement un problème de l’église, elle est globale», et qu’entre l’industrialisation, la promotion massive du sexe et la stigmatisation de ceux qui y succombaient ; l’Eglise se devait d’être un espace de pureté et de pardon ; «chaque victime devrait évoquer notre douleur, notre honte et notre culpabilité».
Mais pour Have No fear (N’aie pas peur), l’organisation à l’origine du rapport de février, ce discours de l’Archevêque serait pour le moins outrageant ; « Nous sommes outrés(…) L’église tente d’atténuer la responsabilité en plaçant les choses dans un contexte mondial de violence sexuelle ou d’abus commis au sein de la famille », a déclaré Anna Frankowska membre de l’organisation à une agence de presse internationale.
