Dans la quête des pistes de sortie d’impasse électorale au Bénin, une des propositions divise déjà les partis de l’opposition et ceux de la mouvance, avant même les débats en commission puis en plénière à l’Assemblée nationale jeudi prochain. C’est la question de la révision de la Constitution.
Dans les propositions du comité paritaire, il y a une modification constitutionnelle notamment l’alinéa 2 de l’article 80 qui autorise l’Assemblée nationale à proroger le mandat des députés en cours d’un délai qui ne peut excéder 45 jours par un vote aux 5/6 des députés composant l’Assemblée nationale. C’est une proposition aussi des députés de la majorité parlementaire. Ils insistent même là-dessus, à en croire le député Guy Mitokpè de la minorité. Mais l’opposition estime que cette modification n’est pas la bienvenue. «On n’est pas obligé d’aller dans ce sens avant de trouver des solutions à la crise actuelle» a affirmé le député du parti Restaurer l’espoir (RE) au micro de Soleil Fm.
«La majorité nous propose la révision constitutionnelle ; la minorité parlementaire n’est pas prête… C’est seulement le point qui divise les deux parties aujourd’hui» a indiqué le député Nourénou Atchadé du parti FCBE dans une interview accordée à Frisson radio. Mais il a foi que les deux camps finiront par s’entendre pour, dit-t-il, «aller à l’essentiel». «Le consensus est bien possible» rassure-t-il.
Ce que craint l’opposition
L’honorable Nourénou Atchadé souligne que même s’il est question de la modification d’un seul point de la constitution, c’est une révision constitutionnelle. Il se rappelle des propos de l’actuel président de la Cour constitutionnelle, professeur Joseph Djogbénou, qui, il y a quelques années, a bien démontré que «lorsqu’on retire ou on ajoute une virgule, c’est qu’on a révisé la constitution».
Et l’opposition ne veut pas de la révision dans les conditions actuelles parce que par la passé, rappelle le député, la Cour constitutionnelle a défendu que la révision de la constitution doit être un projet consensuel de la classe politique. «Donc on ne peut pas s’enfermer dans les quatre murs de l’Assemblée nationale pour réviser la constitution», résume l’invité de Frisson Radio. L’opposition craint également que le régime actuel, lui oppose la révision de la constitution comme une nouvelle République.
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