Abdelaziz Bouteflika : la presse annonce une démission imminente

En Algérie, la rue va-t-elle gagner ? La question peut effectivement se poser après que les chaînes de télévision Ennahar et El Bilad aient annoncé qu’Abdelaziz Bouteflika était en train de se préparer à remettre sa démission. Selon certaines informations, en vertu de l’article 102 de la Constitution algérienne, ce dernier souhaiterait donc, se retirer.

Une annonce surprise, d’autant plus qu’il y a quelques heures, le gouvernement a tenté de mettre fin à la gronde en annonçant un remaniement général. Si quelques ministres d’avant-crise sont restés en poste, la grande majorité a été priée de faire ses valises. Ainsi, sur les 27 ministres du gouvernement, 19 sont nouveaux. Toutefois, cela n’a pas suffi aux manifestants qui ont annoncé leur intention de continuer à bousculer les codes et le régime en place, bien aidé, il est vrai, par une jeunesse qui a décidé de faire entendre sa voix.

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L’article 102 de la Constitution, plus important que jamais

La démission du chef de l’État, au pouvoir depuis 1999, mais gravement affaibli par un AVC survenu en 2013, pourrait ainsi intervenir mardi selon Ennahar tandis que El Bilad ne s’est pas prononcée, se contentant d’assurer que celle-ci aura lieu « dans la semaine« . Bouteflika lui, ferait notamment jouer l’article 102 de la Constitution, qui prévoit que le chef de l’État, s’il se retrouve dans l’impossibilité d’exercer le pouvoir, pourrait demander au Conseil constitutionnel de se réunir afin que ce dernier examine la réalité de la demande. Il proposera ensuite au Parlement, de déclarer l’état d’empêchement.

Les manifestants auraient eu raison de Bouteflika

La presse affiliée au pouvoir, n’a toutefois pas réagi sur ce point, au même titre que la présidence qui s’est refusée à tout commentaire. Abdelaziz Bouteflika est, depuis plusieurs semaines, pointés du doigt pour avoir, tout d’abord, annoncé son intention de se représenter à un cinquième mandat. Malade, affaibli, celui qui ne marche et ne parle presque plus a alors provoqué la colère des Algériens qui, en masse, se sont réunis dans les rues d’Alger, puis à travers le pays ou encore en France. 

Après avoir assuré qu’il ne briguerait pas de cinquième mandat consécutif, ce dernier a toutefois déclaré qu’il repoussait les élections et s’offrait de fait, un quatrième mandat, rallongé. L’objectif était alors de mener une grande consultation nationale afin d’établir les bases de la nouvelle constitution et de proposer un nouveau calendrier électoral. Face à cette ruse, la rue a continué à se faire entendre, au point d’avoir, peut-être, gagné son combat. En effet, les observateurs ont estimé que toute la procédure souhaitée par Bouteflika aurait pu durer une année, au minimum.

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